"On aura toujours besoin de bons carrossiers"
En visite à la Carrosserie Vanden Bussche à Furnes
Parvenir à remettre une voiture dans son état d'origine après un accident et en retirer une certaine fierté professionnelle: selon Bart Vanden Bussche, c'est ce qu'il y a de mieux dans le métier de carrossier. Avec son épouse Christine Bosch, il dirige depuis plus de trente ans la Carrosserie Vanden Bussche à Furnes. Bien entendu, ils s'attachent à fournir des services de qualité à leurs clients, mais ils accordent également une grande importance à la fidélité de leurs collaborateurs. Plutôt que de chercher de nouveaux employés, ils souhaitent conserver l'équipe existante: "On ne change pas une équipe qui gagne."
Un ADN d'entrepreneur

Bart Vanden Bussche et sa femme Christine Bosch ont tous deux grandi avec des parents indépendants. "Mon père était tailleur et ma mère tenait un magasin de vêtements. Elle voulait que je devienne cuisinier mais moi, j'avais plutôt envie de me salir les mains", s'amuse l'entrepreneur de Flandre occidentale. "C'est pourquoi j'ai choisi d'étudier la mécanique automobile à l'école secondaire et de suivre une année supplémentaire en carrosserie."
Bart a travaillé comme étudiant dans un garage du coin, où il a ensuite été engagé. "Mais très vite, j'ai eu envie de créer ma propre entreprise de carrosserie avec Christine. Travailler sur l'extérieur d'une voiture donne des résultats visibles et me procure donc plus de satisfaction que de bricoler un moteur", explique-t-il.
Une croissance régulière
La création de la Carrosserie Vanden Bussche a eu lieu en 1993, après que Bart et Christine, âgés d'une vingtaine d'années, ont acheté un terrain le long d'une voie d'accès très fréquentée dans une zone industrielle de Furnes.

"J'ai commencé avec une cabine de peinture et deux zones de préparation, et tout un équipement neuf. À l'époque, Christine ne s'occupait encore que de l'administration. Au fil des ans, nous avons agrandi nos locaux à trois reprises, jusqu'à ce que l'entreprise dispose aujourd'hui d'une superficie totale de 4.500m². Nous avons notamment deux cabines de peinture et six zones de préparation pour les voitures, les camionnettes ou les mobil-homes, ainsi qu'un atelier séparé pour les travaux de tôlerie et de redressage", explique Bart en nous faisant visiter.
Aujourd'hui, il a quatre employés à temps plein à ses côtés dans l'atelier. Son épouse est assistée au bureau par une employée à temps partiel, qui suit les dossiers de près.
Façade en verre
"La réception, répartie sur deux étages, est la première impression que nous donnons à nos clients et constitue donc le fleuron de notre entreprise", explique Christine.
"Lors des derniers travaux de rénovation, nous avons délibérément opté pour une façade moderne et élégante avec de grandes surfaces vitrées, et il y a également de grandes fenêtres dans le bureau. L'atelier bénéficie ainsi de beaucoup de lumière naturelle et les clients ont vue sur cet atelier depuis l'espace de réception. Cela respire le professionnalisme et crée un sentiment de confiance: nous n'avons rien à cacher".

"Pour la même raison, nous avons également réaménagé le parking à côté de ce bâtiment principal, en béton étanche avec des séparateurs d'eau et d'huile, afin que toute fuite provenant des épaves de voitures soit récoltée et évacuée. Cela permet non seulement d'assurer la réglementation, mais aussi de donner une impression de propreté à tous les passants. C'est aussi un moyen de se démarquer des autres ateliers de carrosserie, qui sont généralement sombres et sales, avec souvent un aspect désuet."
Des collaborateurs expérimentés

Bien sûr, cet environnement de travail est aussi très important pour les collaborateurs, afin qu'ils puissent travailler dans les règles de l'art et éprouver une certaine fierté au travail.
"L'équipement moderne et les consommables de qualité, plus le fait que je suis un employeur correct et accessible... tout cela fait que nous avons très peu de rotation chez nous", explique Bart. "Tous les collaborateurs de l'atelier travaillent ici depuis au moins dix ans. Certains sont même revenus après avoir travaillé ailleurs pendant un certain temps."
Au total, cette équipe cumule près de 100 ans d'expérience, chacun ayant sa spécialité. Néanmoins, en bon perfectionniste, Bart aime se charger lui-même des dernières finitions et du contrôle final.
"Un personnel bien formé et un équipement bien entretenu se traduisent par un travail de qualité"
"Une voiture n'est libérée que lorsque j'ai donné mon accord. Nos collaborateurs n'ont pas l'impression que je suis méfiant ou que je les contrôle. Au contraire, ça les rassure. C'est comme ça que je montre mon implication et que j'assume ma responsabilité en tant qu'employeur, un rôle où je n'hésite pas à leur procurer aide et conseil", dit-il.
Formation

Tout comme l'équipement, les connaissances doivent être entretenues. À cet effet, les fournisseurs viennent régulièrement faire des démonstrations de leurs nouveautés, ou alors des formations en ligne sont programmées.
Près de la moitié des voitures qui entrent ici sont équipées de moteurs électriques. "Un de nos collaborateurs et moi-mêmes sommes certifiés HEV2. Cela signifie que nous sommes autorisés à travailler sur des voitures hybrides ou électriques après avoir mis hors tension le système à haute tension en toute sécurité", explique Bart.
"Il faut qu'il y ait au moins deux membres du personnel certifiés, afin qu'ils puissent s'assister ou se contrôler mutuellement. C'est pourquoi Christine a également suivi cette formation, en guise de soutien. Elle a été la première femme à s'inscrire chez Educam et elle a tout de suite réussi avec brio", dit-il avec la fierté qui s'impose.
Décharger le client de tout souci
Outre l'image de l'entreprise et la qualité du travail, les patrons citent également le service comme l'un de leurs atouts uniques. "Nous informons et guidons le client et nous sommes également en étroit contact avec son assureur. Nous déchargeons ainsi le client de tout souci tout au long du processus, de l'ouverture du dossier de sinistre à l'exécution de la réparation", explique Christine.

"De plus, nous pouvons réparer ou remplacer les vitres nous-mêmes, ou même les teinter. Nous disposons d'ailleurs de huit voitures et de deux camionnettes de remplacement, que nous renouvelons régulièrement et que nous mettons gratuitement à la disposition des clients, en attendant qu'ils puissent à nouveau utiliser leur propre véhicule."
Un planning chargé

Au cours des 30 dernières années, la Carrosserie Vanden Bussche s'est forgé une bonne réputation. De nombreux clients privés y viennent grâce au bouche-à-oreille. De plus, l'entreprise est reconnue par presque toutes les compagnies d'assurance.
"Nous sommes la seule entreprise de carrosserie de la région à être affiliée au concept Carr&Repair, ce qui nous permet d'obtenir des commandes supplémentaires de la part de sociétés de leasing et de propriétaires de flottes", poursuit Christine.
Elle est membre du conseil d'administration de ce réseau depuis sa création et, lors des réunions mensuelles, elle représente les intérêts des 38 entreprises membres lors de la conclusion de nouveaux contrats. Ainsi, elle est toujours au courant de ce qui se passe dans le secteur. "C'est un véritable défi, mais c'est aussi très intéressant", estime-t-elle à propos de ce rôle supplémentaire.
"Grâce à cette façon de travailler, notre planning est toujours bien rempli et il y a même un temps d'attente constant d'au moins deux mois. En principe, il y a suffisamment de travail et de place pour un collaborateur supplémentaire dans l'atelier, mais nous craignons que cela engendre plus de stress ou moins de qualité", reprend la patronne.
"C'est pourquoi nous préférons continuer à travailler avec l'équipe actuelle, où nous sommes tous en parfaite harmonie. Nous mettons donc tout en œuvre pour garder tout le monde, de l'ambiance de travail familiale à la rémunération correcte, en passant par la fermeture estivale collective."
Investir de manière responsable
Bart et Christine ont un fils et une fille, mais ils ne reprendront pas l'activité. "Bien que nous n'ayons pas de successeurs et que nous approchions progressivement de l'âge de la retraite, nous continuons à investir de manière responsable dans l'infrastructure et l'équipement", précisent-ils.
"Débosseler, poncer ou peindre reste un travail manuel artisanal, que l'on ne peut pas numériser"
"Par exemple, notre toit est rempli de panneaux solaires, nous avons récemment acheté un compresseur silencieux régulé en fréquence et nous utilisons des peintures séchant à l'air. Nous restons ainsi à la pointe de la technologie, ce qui offre souvent des avantages en termes d'efficacité, de confort de travail ou d'économie d'énergie. Nous préparons ainsi l'entreprise pour l'avenir, pour un éventuel repreneur qui souhaiterait poursuivre l'œuvre de notre vie pour notre clientèle."
Opérations artisanales

Car même si le métier de carrossier évolue rapidement et devient plus complexe en raison de l'électrification du parc automobile, de la lecture des pannes et d'autres évolutions dans le secteur automobile, Bart estime qu'il existera toujours et offrira suffisamment de sécurité d'emploi.
"On aura toujours besoin de bons carrossiers. Avec l'arrivée des systèmes d'aide à la conduite, nous avons cru que nous allions manquer de travail, mais cette crainte s'est avérée infondée. La robotisation et l'IA ne représentent pas non plus une menace substantielle pour notre profession. En effet, le débosselage, le ponçage ou la peinture restent des opérations manuelles artisanales, que l'on ne peut pas numériser. C'est précisément ce qui ajoute à la satisfaction que l'on peut éprouver en tant que carrossier, et c'est ce qui fait la beauté de ce métier", affirme-t-il.
Selon lui, cela n'est toutefois pas suffisamment connu des jeunes, ce qui explique que trop peu d'entre eux choisissent la formation de carrossier, qui est en train d'être supprimée dans de nombreuses écoles. "Je ne peux pas à moi seul inverser la tendance. C'est aux fédérations sectorielles de lancer une grande campagne d'image dans les médias généralistes. Celle-ci devrait mettre en avant les aspects positifs du métier, comme la fierté du produit fini, afin d'attirer de nouveaux travailleurs", plaide Bart.