Les ventes d’occasion soutiennent le marché, mais le parc vieillit
Le marché automobile belge repose largement sur l’occasion. Au premier semestre 2025, 61,4% des voitures particulières immatriculées étaient des occasions. Mais derrière ces chiffres solides se cache un problème structurel: le parc vieillit et la transition verte tarde.
Le marché de l’occasion progresse, les ventes neuves reculent
Au cours des six premiers mois de 2025, 373.810 voitures d’occasion ont été immatriculées. Cela représente une hausse de 0,9% par rapport à la même période en 2024, et même 7,1% de plus qu’en 2023. Après une baisse inattendue en mai, le marché s’est fortement redressé en juin avec 65.296 immatriculations, soit une hausse de 5% par rapport à juin 2024.
"Le marché de l’occasion a de nouveau prospéré au cours des six premiers mois de 2025", explique Filip Rylant, porte-parole de la fédération de la mobilité TRAXIO. "Mais cette croissance concerne surtout les voitures âgées de 15 ans et plus. Ce n’est bon ni pour l’âge du parc, ni pour les objectifs en matière d’émissions."
Les immatriculations de voitures neuves, elles, sont en baisse de 10,9% sur le semestre. En juin, on a compté 41.527 nouvelles immatriculations, soit 16,4% de moins qu’en juin 2024.
Les particuliers se montrent plus prudents
Les concessionnaires observent que les acheteurs privés sont devenus plus prudents face à l’instabilité géopolitique et à la hausse des taux d’intérêt. Certains reportent leur achat.
Les SUV restent très populaires sur le marché de l’occasion, suivis des citadines essence avec boîte automatique. Le diesel recule au profit des hybrides. Les modèles électriques progressent lentement grâce au retour des véhicules de leasing, qui représentent désormais 3,9% des immatriculations d’occasion.
"Nous voyons des clients très bien préparés qui savent exactement ce qu’ils veulent", déclare Wim Bruggeman (DEX). "Mais beaucoup d’autres préfèrent être conseillés en showroom. Les SUV restent populaires, alors que les électriques intéressent peu les particuliers."
Davantage de transparence et d’achats en ligne
Selon Matthias Gommeren (Cardoen), les clients sont mieux informés, plus attentifs aux prix et moins enclins aux achats impulsifs. De plus en plus souhaitent acheter leur voiture entièrement en ligne, même en occasion.
"L’intérêt pour les VE neufs augmente grâce à une offre élargie et à la baisse des prix. Pour les occasions aussi, l’intérêt est là, mais les doutes sur la batterie subsistent. C’est pourquoi nous fournissons un rapport d’état de santé de la batterie", explique Gommeren. "Les hybrides restent populaires comme solution intermédiaire logique."
Des voitures toujours plus âgées sur le marché de l’occasion
L’âge moyen des voitures d’occasion immatriculées est désormais de 9 ans et 9 mois. L’âge médian est de 7 ans et 8 mois. Seules 33,7% des voitures immatriculées ont moins de cinq ans (contre 35,0% en 2024), tandis que la part des véhicules de plus de 15 ans augmente.
"Le parc vieillit structurellement, ce qui nuit à la transition écologique", avertit Rylant.
"Les prochains mois seront décisifs pour l’évolution du marché", ajoute Frédéric Vassamillet (SOCO). "Les préférences restent assez stables, mais la demande pour les hybrides continue d’augmenter."
Les entreprises achètent aussi plus d’occasion
Le marché reste majoritairement privé: 90,5% des immatriculations d’occasion proviennent de particuliers. Mais la part des entreprises augmente aussi (8,6%), surtout parmi les jeunes sociétés qui optent plus volontiers pour des hybrides d’occasion.
Répartition régionale et modèles les plus populaires
La Flandre représente 54,7% des immatriculations d’occasion, la Wallonie 36,4% et Bruxelles 7,8%.
Les marques les plus populaires sont Volkswagen et BMW, suivies par Mercedes, Peugeot et Opel. La VW Golf reste en tête avec 14.706 immatriculations, devant la Polo (10.608), la Corsa (9.287), la BMW Série 3 (8.383) et la BMW Série 1 (7.750).
Essence dominante, électrification lente
Les motorisations essence représentent 55,8% des immatriculations d’occasion, contre 27,4% pour le diesel. L’électrification progresse lentement: 12,7% des voitures sont hybrides et 3,9% électriques.
Sur le marché du neuf, la situation est différente: 70,7% des immatriculations concernent des hybrides ou électriques, principalement via leasing ou flotte. La part des VE passe de 24,1% à 32,2%, les hybrides de 25,4% à 31,3%. En revanche, les PHEV chutent fortement, passant de 14,1% à 7,1%. Le diesel baisse encore, de 5,7% à 3,8%.