LE BELGE TIENT FERMEMENT LE VOLANT EN MAIN
AUTOMATED DRIVING: UN ETAT DES LIEUX
La question qui se pose n’est pas de savoir si la voiture autonome arrivera mais plutôt quand elle apparaîtra dans le paysage urbain. Toutefois le Belge ne semble pas totalement convaincu par cette donnée plutôt futuriste et considère la fonction autonome surtout dans l’optique d’une aide apportée. Néanmoins notre pays, avec ses files interminables et la hausse des prix des carburants, pourrait bel et bien utiliser la voiture autonome. Il et probable qu’il faille attendre 2025 pour voir un auto-pilot complet (SAE 5) mais dans l’attente il est possible d’expérimenter allègrement les vertus autonomes du SAE 2.
LE BELGE PRUDENT
Les Belges sont plutôt prudents vis à vis de la conduite autonome. Ceci résulte d’une consultation de l’entreprise technologique Bosch auprès de 1.000 automobilistes belges. Alors qu’un peu plus de la moitié s’attendent à ce que la voiture autonome soit moins stressante et plus confortable à conduire, une majorité des Belges ne veut pas d’un lancement rapide de la voiture autonome. De plus, seuls 11% des Belges feraient conduire leurs enfants par une voiture autonome. La Belgique est, avec l’Allemagne, le pays qui obtient les scores les plus faibles parmi les douze pays interrogés par Bosch.
Garder le contrôle

Les Belges ont donc du mal à lâcher le volant et aiment encore conduire eux-mêmes. Le Belge considère les fonctions autonomes comme une aide. 57% des Belges interrogés indiquent que la voiture devrait surtout mettre à profit ses capacités autonomes lors des manœuvres de stationnement. La moitié des Belges apprécieraient grandement que le véhicule puisse trouver une place de parking ou sortir d’une place tout seul. 44% des sondés pensent également que la conduite autonome serait fort utile dans les embouteillages. Un quart des Belges seraient bien contents de ne plus devoir s‘occuper du volant. L’intégration de la conduite autonome dans d’autres services de mobilité, tels que le co-voiturage et les systèmes partagés, semble aussi importante aux yeux du Belge.
Contradictoire
La voiture autonome suscite peu d’engouement auprès du public belge. Toutefois, si la voiture roulait toute seule, un peu plus de la moitié des Belges s’occuperaient en regardant par la fenêtre ou en parlant aux passagers. C’est assez contradictoire mais ce sont des aspects que nous pouvons déjà introduire aujourd’hui dans la voiture. Des activités telles que l’envoi et la lecture de sms, les appels téléphoniques, la consultation des médias sociaux sont du reste des occupations qui sont aujourd’hui exercées (légalement ou pas) mais qui, bizarrement, sont moins citées dans le sondage.
NON PAS SI, MAIS QUAND
Que le Belge soit prêt ou pas, Mark Pecqueur, professeur de technologie automobile à l’Ecole Supérieure Thomas, estime qu’il n’y a qu’un seul avenir pour le secteur automobile et celui-ci est autonome. D’après Pecqueur, la conduite autonome changera le monde de façon gigantesque, mais la voiture telle que nous la connaissons aujourd’hui, sous le slogan ‘human driven cars are the next horses’, continuera d’exister. “Dans le monde automobile, des acteurs que l’on n’associerait pas aujourd’hui avec le secteur, arriveront sur le marché. Volvo a lancé récemment son concept 360c. Un véhicule autonome qui assumera la fonction de chambre d’hôtel en conduisant en sécurité les passagers la nuit d’un point A à un point B, rendant superflue la réservation d’un vol de courte distance. Les constructeurs automobiles s’efforcent de repenser la voiture telle que nous la connaissons aujourd’hui. General Motors fait une tentative méritante avec la Chevy Bolt, et le CEO Mary Barra réalise d’ores et déjà que l’industrie automobile subira dans les dix prochaines années plus de changements qu’au cours des 50 dernières années. Ramenez cela à cinq ans et nous sommes sur la même longueur d’onde”, dixit Pecqueur.
(R)EVOLUTION?

Dans un monde où l’âge moyen augmente, où de plus en plus de gens habitent en ville, où le climat se réchauffe et où tout est de plus en plus interconnecté, Bosch voit l’automatisation comme une évolution plutôt que comme une révolution. Toutefois il reste bien des écueils à franchir avant de profiter pleinement des nombreux avantages qu’offre cette voiture autonome.
Ecueils à franchir
Il y a quelque deux ans, le Traité de Vienne, qui obligeait les conducteurs à garder les deux mains sur le volant, a été adapté, en permettant à différentes autres technologies de reprendre la main. Toutefois la législation reste limitative étant donné que le conducteur humain doit rester présent. La sécurité est aussi un aspect important dans le développement des voitures autonome. Etant donné que le véhicule sera constamment connecté au cloud, il faut aussi prévoir une certaine protection face aux pirates informatiques. L’architecture système de la voiture doit évoluer d’un ‘fail safe’ à un ‘fail operational’. En effet, un système de back-up doit toujours être présent pour éviter l’arrêt soudain de la voiture. Pour terminer, un concept de capteurs qui fonctionne bien et est capable d’enregistrer 360 degrés autour du véhicule, et une carte indiquant toutes les données environnementales et constituée de plusieurs niveaux de données, sont également incontournables pour le fonctionnement parfait d’un véhicule autonome.
ETAT DES LIEUX
Afin d’obtenir d‘ici 2025 un auto-pilot complet en SAE 5, les constructeurs automobiles s’affairent aujourd’hui à éliminer les écueils cités. C’est pour cette raison spécifique que certains modèles sont déjà équipés aujourd’hui de systèmes (semi-)autonomes. Tel l’Assistant d’autoroute (SAE 2) de Bosch actuellement présent dans tous les véhicules de l’offre de Maserati MY 2018.
Assistant d’autoroute Bosch

L’Assistant d’autoroute de Bosch est présent sur tous les véhicules de l’offre Maserati MY 2018
L’Assistant d’autoroute de Bosch est une fonction de conduite partiellement automatisée qui rend surtout la conduite plus sûre et plus détendue. Le nouveau système associe les fonction ACC Stop & Go et l’Assistant de maintien de voie, ce qui régule la vitesse, l’accélération et le comportement de freinage. Grâce à l’association intelligente de ces deux fonctions et à l’optimisation du guidage longitudinal et transversal à l’intérieur de la voie, cette technologie permet une conduite semi-automatisée de niveau SAE 2 en ligne droite et dans les virages.
Aide importante
La technologie pour l’aide sur autoroute a pour but de faire respecter strictement les limitations de vitesse sur les autoroutes, avec comme conséquence que le système offre au conducteur une aide importante. La seule chose que le conducteur doit faire, c’est surveiller constamment le véhicule afin de pouvoir intervenir à tout moment. Les fonctions technologiques spécifiques sont assurées par l’action combinée d’un capteur radar longue portée, d’une caméra et d’un GPS, qui détecte la position réelle de la voiture sur l’autoroute. La direction assistée électrique contribue largement à la mise en œuvre de la technologie d’assistant d’autoroute et d’autres systèmes d’assistance au conducteur avancés.
Technologie adaptative
Via le capteur radar longue portée, l’Assistant d’autoroute assiste le conducteur en adaptant la distance, la direction et la vitesse de la voiture, et en surveillant le trafic jusqu’à une vitesse de 145 km/h et une distance de 200 mètres. Le véhicule suit celui qui le précède en adaptant sa vitesse et en respectant les distances de sécurité. Si celui-ci ralentit, le système adapte la vitesse de la voiture, et si le véhicule accélère ou change de voie, le système accélère automatiquement jusqu’à atteindre la vitesse paramétrée par le conducteur. De plus, la voiture reconnaît les marquages de voie si bien qu’en association avec le fonctionnement automatique de la direction assistée électrique, le véhicule reste à tout moment au centre de la voie, même en virage. Le système offre donc une aide à la conduite partiellement automatisée mais le conducteur demeure bel et bien entièrement responsable de la voiture. Il ou elle doit surveiller le système et reprendre le contrôle total du véhicule en cas de besoin.
Niveaux SAE
SAE est l’acronyme de Society of Automotive Engineers et détermine le niveau d’intelligence et les possibilités d’automatisation des véhicules, avec un classement de 0 à 5:
- Niveau 0 représente la voiture telle que nous la connaissons aujourd’hui; entièrement contrôlée par l’homme manuellement.
- Niveau 1 est le niveau d’automatisation le plus bas. Ici un seul aspect assiste le conducteur pendant la conduite.
- Niveau 2 met le véhicule en mesure d’automatiser certaines parties de l’expérience de conduite. Le conducteur garde bel et bien le contrôle du véhicule en permanence.
- Niveau 3 tourne surtout sur la détection de l’environnement. Avec cette technologie plus avancée, les véhicules peuvent même prendre des décisions réfléchies, comme dépasser des véhicules plus lents.
- Niveau 4 permet aux véhicules d’intervenir par eux-mêmes en cas de problème ou si un dysfonctionnement du système se produit.
- Niveau 5 rend l’interaction humaine totalement superflue et rend la voiture entièrement autonome.