Les techniques de débosselage: penser dans un contexte économique
Les nouvelles possibilités techniques ont fait qu'au fil des années, les techniques de débosselage font davantage l'objet d'une réflexion globale dans un cadre économique. Plus que jamais, l'accent est mis sur la réparation plutôt que sur le remplacement systématique des éléments. Et pour y parvenir, plusieurs options s'offrent à vous. Faisons le point.
Développements récents
Dans le domaine de la réparation des carrosseries automobiles, une situation ne peut être envisagée indépendamment de certaines évolutions qui ont caractérisé ces dernières années. Tout d'abord, une tendance à préférer la réparation au remplacement des pièces, dans une large mesure sous l'impulsion des compagnies d'assurance. Le contexte de la recherche d'une économie aussi circulaire que possible est un facteur important à cet égard. En même temps, cela met l'accent sur la qualité de la réparation.
Un autre mouvement est lié aux matériaux utilisés. Il y a plus de vingt ans, des véhicules ont été conçus à partir de divers différents types d’aciers et parmi ceux-ci les aciers à haute résistance, avec des plaques tôles de différentes épaisseurs et de différentes natures, qui ont été assemblées par soudage au laser. Cela peut avoir une incidence en cas de collision. Il existe, en quelque sorte, une des zones de déformations préprogrammées, ce qui fait que la déformation ne se produit pas nécessairement à l'endroit de l'impact (dégâts secondaires). Il faut dès lors en tenir compte lors des réparations. Un autre changement qui peut être classé sous ce lemme est l'avènement de l'aluminium, qui nécessite une approche très différente de celle de l'acier.
Enfin, le troisième mouvement fait référence à la laque utilisée, qui est non seulement plus résistante, mais présente également une élasticité accrue. Si la laque est abîmée fissurée, on peut supposer qu'il y a un impact sérieux. En revanche, si la peinture n'est pas écaillée, il est possible de procéder à la réparation sans devoir repeindre. C'est une bonne chose pour l'efficacité, car cela permet de gagner du temps et de l'argent (voir ci-dessous).

Aspect sécurité
Une autre évolution qui, à première vue, a peu d'impact sur la réparation des carrosseries, mais qui en réalité en a, est l'aspect sécurité. Une voiture d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec le véhicule d'hier. L’utilisation d’une technique de réparation inappropriée une source de chaleur ou un travail de soudage, par exemple, peut altérer l’efficience des systèmes d’activation des airbags. Ce n'est pas un hasard s'il est recommandé de déconnecter la batterie lors d'une réparation. Une réparation qui n'est pas effectuée dans les règles de l'art peut entraîner des répercussions lors de la prochaine collision. C'est pourquoi il est essentiel de bien prendre en considération les directives du constructeur.
Plus que jamais, l'accent est mis sur la réparation plutôt que sur le remplacement
Aluminium
Pour les carrosseries en aluminium, on peut utiliser pratiquement les mêmes techniques que pour l'acier, bien qu'elles nécessitent une approche différente. L'aluminium est subordonné à l'acier, ce qui signifie qu'il s'oxyde lorsqu'il entre en contact avec celui-ci, c’est ce que l'on appelle la corrosion de contact. Cela nécessite des outils distincts qui doivent être strictement séparés. En outre, la limaille d'aluminium ne tombe pas comme la limaille d'acier, mais reste plus longtemps en suspension dans l'air. Cela nécessite un système d’aspiration adapté à l'aluminium. Une autre différence est qu'avec l'aluminium – contrairement à l'acier – une source de chaleur peut être appliquée pour le rendre plus malléable, soit avec un décapeur thermique, soit avec la flamme nue d'un petit brûleur à gaz. Cela offre des possibilités supplémentaires.
Nettoyage sans pulvérisation
Le débosselage sans peinture n’est pas une technique récente, mise au point sur les chaînes de montage en Europe et exportée aux États-Unis, celle-ci permet de réparer une carrosserie endommagée sans avoir à enduire, poncer et repeindre ensuite. Bien entendu, cela n'est possible que si la peinture n'est pas endommagée. Les avantages sont évidents: gain de temps et préservation de la peinture d’origine.
Mais il y a aussi des inconvénients. Cette approche n'est possible que pour des impacts légers. Une grille d’évaluation des dégradations a été établie par l'UPEX, l'association professionnelle des experts en automobiles. La taille d'une déformation pouvant être traitée avec cette technique est limitée à 40 mm dans la grille de calcul UPEX, même si la pratique montre que des techniciens expérimentés peuvent traiter des dégâts plus importants.
Un autre inconvénient est que l'accès à l’impact doit être suffisant. Cet accès est généralement recherché par l'intérieur du véhicule. Il faut pour cela parfois retirer certaines garnitures et accessoires par exemple, l’impérial (ciel de toit) ou les feux. À l'aide d'outils spéciaux, on tente ensuite de faire remonter la surface déformée par l'intérieur de la carrosserie. Si la peinture est endommagée, même par des microfissures, une autre approche devra être utilisée.

PTP
Cela nous amène aux techniques push to paint et pull to paint, ou PTP en abrégé, où, après le débosselage, un ponçage s’effectue dans la couche de peinture. Viens ensuite, l'application de l’apprêt, poncé à nouveau et pour terminer la peinture. Avec la technique PTP, le nom dit tout. Parce qu'en effet, il va 'simplement' s'agir d'effectuer des pressions ou des tractions ciblées sur la déformation. La traction est considérée comme la technique la plus complexe des deux, même si les avis divergent sur ce point.
L'avantage est que les pièces ne doivent pas être remplacées, ce qui va dans le sens de la tendance mondiale que nous évoquions. Le métal n'est pas endommagé, ce qui peut être le cas avec tout autre méthode de débosselage. Il est également plus rapide - certains disent qu'il est dix fois plus rapide! En effet, un certain nombre d'étapes deviennent obsolètes. Il n'est plus nécessaire d'utiliser une meuleuse pour poncer toute la peinture. Bien entendu, il existe un lien direct entre le temps gagné et le niveau de maîtrise technique.
Une réparation qui n'est pas effectuée dans les règles de l'art peut avoir des répercussions lors de la prochaine collision
Diversité des métaux
Les chiffres exacts sont difficiles à trouver, mais on dit qu'il peut avoir pas moins de 100 nuances d'acier et autant de nuances d'aluminium utilisés dans la construction des voitures aujourd'hui. Il y a un risque que les dommages soient camouflés cachés par du mastic d’étanchéité, de l’enduit et des réparations cachées à l'intérieur du véhicule. Lorsqu'une collision se produit et que la voiture commence à se froisser, l'airbag doit se déclencher au bon moment. Des travaux antérieurs sur la carrosserie qui ne sont pas visibles de l'extérieur peuvent avoir une incidence négative sur les zones de déformation de la carrosserie, en menaçant de le faire au mauvais moment. L'apport de chaleur doit être évité autant que possible, surtout avec les aciers à haute résistance (HSS).

Connaissances et compétences
Ce qui rebute parfois les gens, ce sont les efforts nécessaires pour maîtriser ces techniques. Ce sont des actions qui doivent être apprises, et cela peut prendre du temps, beaucoup de temps. Une certaine connaissance des produits est également requise. La colle, par exemple, qui a une importance décisive dans le pull to paint. Il en existe plusieurs types et une utilisation incorrecte peut donner de mauvais résultats. L'application de la colle en fusion sur une tôle froide est un exemple fréquent d’une mauvaise utilisation et de ce qui peut ensuite mal tourner. Vous choquez l'adhésif, ce qui entraîne une mauvaise adhérence. Cela rend l'opération plus difficile, voire impossible. Le choix de la colle dépend donc aussi du climat.
Autant de choses qui doivent être apprises. Face à la complexité et à la durée d'apprentissage, la personne concernée abandonne souvent pour retourner dans sa zone de confort.
Réalisé en collaboration avec Educam, le centre de connaissance et de formation du secteur automobile et des secteurs connexes (www.educam.be)