Travailler en toute sécurité sur les véhicules à hydrogène
Educam élabore une structure de certification et un guide

Si l'entretien et la réparation des véhicules électriques comportent certains risques pour la sécurité, il en va de même pour les véhicules à hydrogène. En raison des propriétés physiques de l'hydrogène gazeux (H2), des mesures spécifiques doivent même être prises pour la conception des ateliers. Educam a mis en place une structure de certification pour les techniciens et publie également un guide pratique pour les entreprises automobiles qui souhaitent travailler en toute sécurité sur des véhicules à hydrogène.
propulsion à hydrogène

Les véhicules à hydrogène d'aujourd'hui peuvent être divisés en quatre systèmes de fonctionnement. Pour l'instant, l'hydrogène est toujours utilisé sous forme gazeuse, bien que des expériences avec la forme liquide soient également en cours.
- Il y a tout d'abord la fuel cell, où l'hydrogène est converti en électricité pour la propulsion.
- Ensuite, il y a les moteurs à combustion interne dans lesquels l'hydrogène est injecté et mis en combustion, comme alternative aux combustibles fossiles.
- Un troisième système est le moteur à combustion dual fuel, qui fonctionne à la fois au diesel et à l'hydrogène, soit séparément, soit sous une forme mixte.
- Enfin, le moteur à combustion à hydrogène peut également être combiné à une batterie de véhicule électrique, comme avec les voitures hybrides rechargeables.
Les trois premiers systèmes de propulsion sont déjà présents sur les routes; le quatrième est encore en phase de conception.
Risques potentiels
Dans tous les cas, les travaux d'entretien et de réparation de ces véhicules comportent des risques supplémentaires, en raison des propriétés chimiques et physiques de l'hydrogène.
inflammable
En effet, lorsqu'il est combiné à l'oxygène, l'hydrogène est hautement inflammable, et ce avec une fourchette de 4 à 75% de H2 dans le mélange. De plus, une petite étincelle suffit à enflammer ce mélange.

Haute pression
En outre, l'hydrogène gazeux contenu dans le réservoir est soumis à une pression pouvant aller jusqu'à 700 bars. À titre de comparaison, pour le GNC, cette pression est de 200 bars maximum. À la moindre ouverture, ce gaz cherche donc à sortir avec une force énorme, ce qui peut entraîner de graves lésions corporelles.
Léger
Enfin, l'hydrogène est l'élément le plus léger de l'univers. Il est 14 fois plus léger que l'air, ce qui signifie qu'en cas de fuite, il monte à la vitesse de l'éclair et s'accumule au point le plus haut d'un espace intérieur.
Les précautions à prendre
Pour protéger les techniciens de ces dangers, un certain nombre de précautions s'imposent. Non seulement pour les personnes elles-mêmes, qui doivent disposer des EPI et des connaissances nécessaires, mais aussi en termes d'aménagement du lieu de travail.
Mesures nécessaires au niveau des techniciens et des ateliers
Par exemple, il doit y avoir des installations permettant de détecter et d'éliminer automatiquement l'hydrogène en cas de fuite, via une extraction ou une ouverture de toit. Dans le cas contraire, un mélange inflammable se développerait rapidement dans l'atelier.
Structure de certification

A la demande des partenaires sociaux Educam a élaboré une structure de certification sectorielle pour ceux qui souhaitent travailler sur de tels véhicules. Le centre de connaissance et de formation organise ses propres formations et dispose à cet effet de deux ateliers H2-ready, à Lokeren et à Liège.
Les certificats - analogues aux certificats HEV - sont délivrés à deux niveaux de sécurité depuis le début de l'année 2023.
- Hydrogen 1: 'collaborateur sensibilisé', pour ceux qui veulent effectuer des travaux sur le véhicule sans entrer en contact avec le système d'hydrogène. Il peut s'agir, par exemple, de remplacer les freins ou les pneus.
- Hydrogen 2: 'collaborateur spécialisé', pour ceux qui doivent intervenir sur le système hydrogène, par exemple en remplaçant le réservoir ou les tuyaux. Pour ce faire, ce système doit d'abord être rendu exempt d'hydrogène.
La formation pour le premier niveau dure une journée. Elle apprend à reconnaître les différents composants - afin de ne pas les toucher - et à réaliser un test d'étanchéité à l'aide d'un sniffer avant d'entamer les travaux. La formation est complétée par un examen théorique.
Pour le deuxième niveau, la formation dure deux jours. On y apprend à dépressuriser en toute sécurité un système d'hydrogène au moyen d'une procédure de purge, afin d'évacuer l'hydrogène vers l'air extérieur. Pour obtenir ce certificat, il faut réussir un examen théorique et un examen pratique à la fin du deuxième jour.
Télécharger le Good Practices GuideEducam a développé un guide des bonnes pratiques pour les entreprises amenées à travailler sur des véhicules à hydrogène. La présence d'hydrogène pose de nouveaux risques, c'est pourquoi le travail sur ces véhicules nécessite une infrastructure adaptée, de nouvelles instructions de travail, mais aussi du personnel correctement formé et certifié.
Vous pouvez demander gratuitement le Good Practices Guide ici.