50 ans de ceinture obligatoire en Belgique
Une avancée vitale, mais encore trop souvent négligé
Le 1er juin 1975, la Belgique instaurait l’obligation de porter la ceinture de sécurité à l’avant du véhicule. Cinquante ans plus tard, 95% des conducteurs et passagers avant s’attachent systématiquement. Pourtant, une nouvelle analyse de l’institut Vias montre qu’un quart des conducteurs décédés dans un accident sans tiers ne portaient pas leur ceinture au moment du choc. Le constat est encore plus alarmant chez les conducteurs de camionnette: près de 4 sur 10 n’étaient pas attachés..
Accidents mortels sans tiers: le non-port de la ceinture reste trop fréquent
Vias a analysé tous les accidents mortels survenus ces dix dernières années impliquant un seul usager motorisé. Résultat: 27% des conducteurs tués n’étaient pas attachés au moment de l’accident. Sur autoroute, cette proportion grimpe à 33%. Chez les conducteurs de camionnettes, la situation est encore plus préoccupante: près de 40% ne portaient pas leur ceinture. Cela représente plus de 230 décès en dix ans… uniquement pour les accidents sans tiers. Et à ces chiffres s’ajoutent encore les victimes d’accidents impliquant d'autres véhicules.
Les chiffres s’expliquent aisément:
- Une personne éjectée du véhicule a cinq fois plus de risques de mourir que si elle est attachée.
- La ceinture réduit de 40 à 50% le risque de décès ou de blessures graves.
- Lors d’un choc à 50 km/h, le poids du corps est multiplié par 13. Une personne de 80 kg devient alors une masse de plus d’une tonne – avec des conséquences dramatiques si elle n’est pas retenue par une ceinture.
De la méfiance à l’évidence
Le port de la ceinture à l’avant est obligatoire en Belgique depuis le 1er juin 1975. Une mesure loin d’être bien accueillie à l’époque: fausses rumeurs, résistances, et fantasmes morbides circulaient, certains affirmant qu’on pouvait être étranglé ou décapité par la ceinture. Il a fallu des années de campagnes de sensibilisation pour faire évoluer les mentalités. Avant même la loi, certaines campagnes s’appuyaient déjà sur la peur pour convaincre.
Ce n’est qu’en 1991 que l’obligation a été étendue aux passagers arrière.
Le port aujourd’hui : de bons chiffres… mais des disparités
Selon les dernières observations comportementales de Vias:
- 95% des conducteurs et passagers avant bouclent leur ceinture.
- 79% des passagers arrière le font, malgré l’obligation en vigueur depuis 1991.
- Par région: le taux est le plus élevé à Bruxelles (98%), devant la Flandre (95%) et la Wallonie (93%).
- Par type de véhicule: le taux est plus bas à l’avant dans les camionnettes (87%) que dans les voitures particulières (95%).
- Par genre: 96% des femmes s’attachent, contre 94% des hommes.
- Par âge: les jeunes de moins de 25 ans s’attachent un peu moins souvent (92%) que les personnes plus âgées (95%).
- Par type de route: le taux est plus bas en zone urbaine (92%), contre 95% hors agglomération et 96% sur autoroute.
- En présence d’un conducteur attaché, les passagers portent deux fois plus souvent leur ceinture que si le conducteur ne l’est pas (94% contre 50%).
Une invention suédoise qui a sauvé plus d’un million de vies
La ceinture à trois points que nous connaissons aujourd’hui a été mise au point en 1958 par Nils Bohlin, ingénieur chez Volvo. À l’époque, les ceintures ne retenaient que le bassin. Bohlin a compris qu’il fallait aussi maintenir le haut du corps. Moins d’un an plus tard, la ceinture à trois points était née: une sangle sur la poitrine, une autre sur les hanches.
D’après Volvo, cette invention a déjà permis de sauver plus d’un million de vies à travers le monde.