Une originale sous-estimée
Essai routier de la Subaru Outback 2.5i
L'Outback affiche résolument les caractéristiques classiques de Subaru. Il suffit de voir le moteur boxer atmosphérique gâté en cc, toujours ronronnant et 'jamais' soutenu de manière électromagnétique. Regardez aussi la boîte de vitesses automatique CVT et la transmission intégrale permanente. En tant que break conventionnel à l'allure robuste et à la hauteur un peu plus élevée, la Subaru Outback va à contre-courant de l'engouement dominant pour les SUV. Il s'agit donc d'un modèle unique et têtu. Stoïque aussi. Avec un rendement satisfaisant, il est vrai. Sous-estimé et largement méconnu.
Même chez Subaru, l'Outback fait figure d'exception. Bien qu'une Soltera entièrement électrique soit en préparation, cette dernière devra se débrouiller sans e-support. Elle ne sera même pas équipée d'un léger système hybride, que l'on retrouve pourtant sur les e-Boxers des Impreza, XV et Forester. Subaru a longtemps hésité à se lancer dans l'aventure de l'électrique. Mais finalement, il franchit le pas avec la Soltera - un SUV de taille moyenne (segment C-SUV) comparable au Forester - qui présente techniquement une forte ressemblance avec le concept Toyota bZ4X. En coopération avec Toyota, bien sûr. Tout comme pour la Subaru BRZ et la Toyota GT86/GR86.
Plateforme SGP
Retour à l'Outback sans électricité. Plus long, plus large, plus haut et avec une garde au sol encore plus importante que son prédécesseur. Ainsi, ce break ressemble plus à un SUV qu'à un break, notamment avec ses bords de garde-boue en plastique, ses protections de seuil accentuées et ses barres de toit élancées. En termes de suspension et de châssis, ce break robuste n'a plus rien à voir avec la Legacy (qui n'est plus commercialisée chez nous). Il s'agit du modèle sur lequel les premières Outback étaient basées autrefois.
Dans la lignée des Impreza, XV, Levorg et Forester, l'Outback repose également sur la Subaru Global Platform (SGP), la plateforme modulaire qui sert de base à toutes les Subaru et qui a trouvé sa première application sur l'Impreza en 2016. En voici les caractéristiques, pour rappel: une rigidité accrue et un centre de gravité abaissé, une meilleure résistance aux chocs, une mise en œuvre simple des dernières technologies de sécurité (EyeSight) et, enfin et surtout, un assemblage flexible, efficace et plus rentable.
Finition soignée
L'apport de la SGP a également permis d'augmenter l'espace de vie de l'Outback. Et l'avant et surtout à l'arrière, on a beaucoup de place pour la tête, les épaules et les jambes. Le volume du coffre, extensible de manière modulaire, varie de 522 l (en configuration 5 places) à 1.750 l avec les sièges arrière rabattus.
A l'intérieur aussi, la nouvelle Outback a un aspect solide et robuste. Qualité de la finition? Pas un seul mot négatif à ce sujet. Au contraire. Finition soignée. Le tableau de bord redessiné contient un écran multimédia (11,6 pouces) monté à la verticale. Il est clairement structuré mais nous avons trouvé la commande de plusieurs fonctions un peu compliquée. De plus en plus souvent (et pas seulement dans cette Subaru), nous sommes obligés de nous 'promener' dans un menu numérique pour les fonctions les plus simples. Heureusement, la température intérieure et le chauffage des sièges peuvent être réglés sans ces commandes tactile qui détournent l'attention (dans le trafic).
Assistance EyeSight
Grâce à sa plateforme technologique EyeSight, Subaru peut équiper l'Outback d'un ensemble interactif complet de systèmes de sécurité et d'aide à la conduite. EyeSight assiste, surveille, avertit et intervient si nécessaire. Comme une paire d'yeux supplémentaire qui observe - sans interruption, devant et à côté du véhicule. La reconnaissance d'images, l'optimisation du logiciel de commande et l'évolution du matériel garantissent une conduite plus sûre. Sur l'Outback, le système de sécurité et d'assistance EyeSight comprend un régulateur de vitesse adaptatif et additif avancé, le maintien et le contrôle de la trajectoire, le freinage pré-collision, le contrôle de l'accélérateur pré-collision, l'aide au maintien de la file et les capteurs d'angle mort.
Sans support électrique, sans turbo
Avec une puissance maximale de 175 ch et un poids de plus de 1.570 kg, on voit bien que l'Outback n'est pas une voiture avec un surplus de chevaux. Pas un sprinter, donc. Cependant, ce moteur convient bien au caractère de cette voiture. En revanche, la plateforme SGP permet d'atteindre un poids de remorquage de 2 tonnes. L'ardeur du quatre-cylindres atmosphérique ne doit donc pas être sous-estime. Car il s'agit d'un moteur atmosphérique. Sans turbo, sans support électrique.
Dans des conditions normales de conduite sur route - mais aussi en tout-terrain - ce moteur fait preuve d'une ardeur suffisante. Il semble plus puissant que les (faibles) vitesses de pointe et de sprint indiquées sur papier. Le doux ronronnement du moteur n'est jamais dérangeant. Du moins, tant que l'aiguille du compte-tours ne tend pas vers le rouge. Mais il n'y a pas de raison à cela. Dans des conditions normales de circulation, le boxer génère un couple suffisant à des régimes bien inférieurs à cette zone rouge.
Comme nous le savons déjà, les boxers Subaru ont du mal en matière de consommation de carburant. La consommation moyenne de nos essais était de 8,7 l/100 km. C'est très raisonnable pour un boxer sans turbo, sans assistance électrique, couplé à une boîte automatique CVT et à une transmission intégrale permanente. Il faut aussi tenir compte de la taille et du poids de la voiture, des courts trajets répétés et de notre tentation à faire des promenades motorisées dans les bois et les campagnes.
symmetrical AWD, Lineartronic et X-mode
C'est dans l'ADN de Subaru, donc l'Outback doit absolument avoir quatre roues motrices permanentes. La traction intégrale symétrique de Subaru est à nouveau combinée au mode X, qui répartit la puissance de manière plus homogène entre les roues et maximise la traction. Naturellement, le mode X fait un usage intensif de l'électronique de l'ESP.
La transmission de la puissance du moteur au système de transmission intégrale permanente est assurée par la boîte CVT Lineartronic. Cette transmission a été revue, tout comme le logiciel de transmission, qui imite le fonctionnement d'une automatique à huit vitesses. Le test montre que cette boîte CVT agit de manière plus 'civilisée'. C'est à dire sans à-coups et sans que - comme nous l'avons entendu pour la génération précédente - le moteur tourne plus que nécessaire lors d'une traction ou d'une accélération soudaine.
Suspension souple et roulis de caisse
La garde au sol élevée et la suspension souple font de cette voiture un véhicule avec un ressort confortable. Mais cette combinaison ne peut empêcher l'inévitable roulis de caisse dans les virages rapides. Après un choc rapide, la carrosserie continue de balancer de haut en bas pendant un certain temps. En cas de freinage brusque, le nez de la voiture s'incline inévitablement. Encore une fois: cette Outback n'est pas faite pour sprinter. Si l'on ne pousse pas inutilement l'aiguille du compte-tours dans le rouge, on est rarement confronté à des virages rapides ou à des dos d'âne qui arrivent trop vite.
Conclusion
Cette voiture est sous-estimée. Il s'agit d'un break robuste, fiable et solide. Il n'est pas fait pour sprinter, mais pour se déplacer confortablement. Une bête de somme, qui ne craint ni la boue ni le sable et qui n'a pas peur de tracter jusqu'à 2 tonnes de charge freinée. Les scores sont extrêmement élevés en matière d'espace. Il s'agit surtout d'une voiture têtue. Parce que sans support électrique et sans turbo. Ave un boxer atmosphérique de 2,5 litres, quatre roues motrices et une transmission automatique CVT, certes révisée. Des caractéristiques qui séduiront certainement les automobilistes expérimentés qui roulent beaucoup.
Mais ces facteurs ne sont pas compris technologiquement par le système politique actuel, aveuglé par la folie du CO2. Ce break confortable et spacieux n'a pas grand-chose à se reprocher en termes de technologie, mais sa technique expérimentée et son obstination lui coûteront cher. Non pas que l'Outback soit trop chère à l'achat. Mais il y a la facture d'essence, plus chère par la suite, les taxes environnementales, les primes ratées en matière de CO2 et de système électrique contre lesquels on ne peut rien faire, même avec la solide technologie Subaru.
