Les fabricants travaillent sur des pneus 100% durables
conjonction des matériaux, de la composition et de la conception
Les véhicules électriques permettent d'améliorer considérablement la durabilité du trafic. Si l'entraînement ne produit déjà plus d'émissions, les pneus et les freins sont encore considérés comme polluants. Il sera donc important de prendre les mesures nécessaires dans ces domaines également. Les pneus de l'avenir doivent être produits de manière durable, garantir une longue durée de vie et être facilement recyclables après leurs bons et loyaux services. Et tout cela sans compromettre la sécurité.

Approche globale
D'ici 2050, un pneu 100% durable devrait être une réalité. Une échéance à laquelle les fabricants de pneus croient encore. En effet, les efforts nécessaires ont déjà été consentis, ces dernières années. Un processus qui se poursuit et qui nécessite une approche globale.
Le choix des matériaux, la composition et la conception doivent être parfaitement harmonisés afin de garantir les performances et la sécurité et de répondre à la demande d'une plus grande durabilité. Dans cet article, nous passons en revue les différentes facettes qui contribuent à améliorer la durabilité.

Une durabilité accrue ne doit pas se faire au détriment de la performance ou de la sécurité
Choix des matériaux
Les fabricants de pneus ont déjà étudié les propriétés des matériaux pour obtenir des pneus plus écologiques.
Les racines de pissenlit, par exemple, contiennent une substance caoutchouteuse qui offre une bonne alternative au caoutchouc traditionnel issu du latex de l'hévéa. Ou encore la balle de riz qui contient de la silice, un composant des pneus qui améliore l'adhérence et réduit la résistance au roulement. Normalement, cette silice est extraite du sable ou du quartz, mais elle peut également provenir d'un flux de déchets. En outre, l'huile de biomasse provenant de copeaux de bois, de résidus végétaux et même d'algues est envisagée à la place du pétrole fossile. Il s'agit là de matériaux d'origine naturelle.

Une deuxième piste dans cette histoire est l'utilisation de matériaux recyclés dans les nouveaux pneus. Le caoutchouc recyclé ou la poudre de caoutchouc peuvent servir jusqu'à un certain pourcentage. En outre, le polyéthylène peut être recyclé en nouveau polyester pour les couches de la carcasse du pneu. Ou encore le styrène-butadiène, un type de caoutchouc synthétique présent dans la moitié des pneus, pour lequel le polystyrène est transformé en styrène par micro-ondes et le butadiène est extrait de la biomasse.
Composition

La recherche de nouveaux matériaux ou de variantes plus durables de composants connus signifie que les concepteurs doivent retourner à la planche à dessin. Moins il y a de caoutchouc, mieux c'est, mais il doit en rester suffisamment pour garantir la sécurité et la longévité. Inversement, une durée de vie plus longue peut également être obtenue avec plus de caoutchouc. Mais ce n'est pas la voie de la durabilité. Celle-ci doit être forgée à partir d'une interaction parfaite entre les matériaux, la composition et la conception.
Chaque nouvelle composition doit donc faire l'objet d'un examen approfondi. Quelle doit être l'épaisseur des différentes couches de caoutchouc? Quel sera l'effet si j'ajoute du caoutchouc recyclé dans la sous-couche? Et qu'en est-il de la relation entre tous ces nouveaux matériaux? En coulisses, tout est testé minutieusement avant d'être présenté au grand public.
conception
Peut-être que la roue est encore ronde, mais le pneu ne l'est plus depuis longtemps, ou du moins pas tout à fait. Les fabricants cherchent à rendre les pneus plus aérodynamiques en combinaison avec la jante. Cela a un impact sur la traînée aérodynamique et donc sur la consommation du véhicule (ou le rayon de la batterie). En outre, la conception tient déjà compte des performances que le pneu doit fournir et de la manière dont il peut être plus facilement recyclé à la fin de son cycle de vie.
En ce qui concerne ce dernier point, l'une des solutions recherchées est le pneu connecté. L'ajout de la technologie RFID dans le pneu permet d'assurer la traçabilité tout au long de la chaîne logistique. Cela aidera également les entreprises de recyclage. En effet, elles sauront exactement ce qui se trouve à l'intérieur du pneu et pourront (idéalement) séparer les matériaux pour leur donner une seconde vie. En outre, cela devrait aider les fabricants de pneus à récupérer leur propre caoutchouc pour un meilleur contrôle.
continuer à optimiser
Ces trois éléments réunis devraient commencer à former la recette d'un pneu durable. Les aspects clés à évaluer sont la résistance au roulement et la longévité.
réduire la Résistance au roulement

La résistance au roulement devra diminuer dans les années à venir, en particulier pour les véhicules électriques. Pour ce faire, il faut examiner l'ensemble de la structure du pneu: les couches de la carcasse, l'épaisseur du flanc, l'épaisseur de la gomme inférieure... Moins un pneu contient de matière, moins il aura de résistance au roulement. Mais cela risque de se faire au détriment de la résistance du pneu. Les fabricants de pneus doivent donc bien peser le pour et le contre pour trouver le bon compromis.
Augmentation de la durée de vie
En ce qui concerne la durée de vie, les distributeurs ont du pain sur la planche. Le législateur prescrit une limite légale de 1,6 mm. Plus nous nous rapprochons de cette limite, plus nous utilisons de manière durable les matières premières et l'énergie. Les pneus sont testés pour continuer à fournir les bonnes performances même à cette limite, nous devons donc rouler jusqu'au dernier millimètre. D'autant plus que l'usure des pneus a un effet positif sur la résistance au roulement.
Nous devons rouler avec des pneus jusqu'au dernier millimètre avant la limite légale
A l'heure actuelle, il arrive trop souvent que les pneus qui ont encore plus de 3 mm soient déclarés 'en fin de vie'. Cependant, les sociétés de leasing s'efforcent davantage de récupérer les pneus qui ne sont pas encore usés et de les utiliser sur d'autres véhicules.
Pour prolonger la durée de vie, le rechapage serait une option durable, à l'instar de ce qui se passe pour les pneus de camions. En Belgique, toutefois, la loi interdit cette pratique pour les voitures particulières lorsqu'elles sont utilisées sur la voie publique. Le législateur a donc encore du pain sur la planche.
Recyclage des pneus
Les pneus qui ont atteint la fin de leur cycle de vie sont recyclés. Grâce à la pyrolyse, on essaie de récupérer le plus de matériau possible à partir des pneus usés.
Le noir de carbone est l'un des éléments qui peuvent être récupérés. Il donne aux pneus leur couleur noire, mais contribue également à la résistance à l'usure. Cependant, le recyclage à 100% n'est pas pour demain. Une partie reste dans les installations. Le 100% circulaire, où les matériaux récupérés redeviennent des matières premières pour la fabrication de nouveaux pneus, n'est pas non plus pour demain. Une partie du caoutchouc recyclé sert de charge pour l'asphalte.

Les fabricants de pneus travaillent avec des entreprises de recyclage spécialisées pour récupérer un maximum de matériau. L'avenir est donc à la circularité croisée: certains matériaux d'un pneu peuvent être utilisés pour d'autres applications, tandis que d'autres déchets de matières premières peuvent être utilisés dans de nouveaux pneus.
D'ailleurs, les législateurs ont aussi du travail à fournir dans ce domaine. Actuellement, les granulés de pneus sont encore considérés comme des déchets, ce qui rend leur commerce et leur transport très difficiles. Dès qu'ils seront classés comme matière première, la circularité pourra réellement prendre son essor.
Pneus sans air
Nous aimerions consacrer un dernier paragraphe au développement du pneu sans air. Celui-ci élimine le risque de crevaison et d'autres dommages qui peuvent survenir pendant la conduite. Le point de départ est de veiller à ce que moins de pneus finissent trop tôt à la décharge.
Chaque année, 12% des pneus atteignent prématurément la fin de leur vie en raison de dommages irréparables. A cela s'ajoute une usure excessive due à un mauvais choix de pneus. Cela représente environ 8% de pneus supplémentaires.
Avec les pneus sans air, un cinquième des pneus s'userait en moins. Au niveau mondial, cela représente 200 millions de pneus. Les premiers projets pilotes sont déjà en cours, mais il faudra attendre 2030 pour une percée commerciale. A partir de ce moment-là, ce type de pneu pourra également commencer à contribuer à un pneu 100% durable d'ici 2050.
