L’industrie auto allemande critiquée sur le CO2
L'industrie automobile allemande, représentée par le Verband der Automobilindustrie (VDA), demande une révision des réglementations européennes en matière de CO2 pour les nouveaux véhicules. Plus précisément, le VDA réclame des exceptions à l'interdiction prévue des moteurs à combustion interne à partir de 2035, en particulier pour les véhicules hybrides rechargeables et ceux fonctionnant avec des carburants synthétiques. En outre, l'industrie souhaite suspendre l'ajustement du 'facteur d’utilité' pour les véhicules hybrides rechargeables, prévu pour 2025.
Selon une analyse de Transport & Environment (T&E), ces assouplissements pourraient entraîner des émissions supplémentaires de CO2 de 0,5 à 1,4 gigatonne d’ici 2050, soit une augmentation de 31% par rapport aux objectifs actuels. T&E affirme que les propositions du VDA compromettent la stabilité du marché et la volonté d’investir dans la mobilité électrique.
La Commission européenne a déjà décidé d’interdire la vente de nouveaux véhicules à moteur à combustion interne à partir de 2035, à l’exception de ceux fonctionnant exclusivement avec des e-carburants neutres en CO2. Cette décision s’inscrit dans le cadre du paquet 'Fit for 55', qui vise à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.
Le débat sur l’avenir des hybrides rechargeables et des carburants synthétiques reste vif. Alors que l’industrie automobile réclame davantage de flexibilité pour garantir l’innovation technologique et la viabilité économique, les organisations environnementales mettent en garde contre le risque d’augmentation des émissions de CO2 et le ralentissement de la transition vers une mobilité entièrement décarbonée.
La Commission européenne prévoit un réexamen de la réglementation en 2026, mais l’industrie et certains États membres exercent déjà une pression croissante pour que des mesures soient prises plus tôt. Il reste à voir dans quelle mesure l’UE sera disposée à infléchir sa trajectoire actuelle.