Combustibles

Qui tire à boulets rouges sur qui, en fin de compte?

Article d'opinion de Peter Naesen, directeur de Naecon bv

Dans cet article d'opinion, Peter Naesen oriente le débat sur l'interdiction européenne des moteurs à combustion interne. Le secteur automobile a-t-il été critiqué ou est-ce plutôt la Commission européenne qui devrait être tenue pour responsable?

Peter Naesen, bestuurder van Naecon bv
Peter Naesen, directeur de Naecon bv

L'article sur l'industrie automobile allemande sous le feu des critiques a attiré mon attention.

J'aimerais renverser cette affirmation. En effet, la protestation allemande - sans doute rejointe dans les couloirs par les industries automobiles française et italienne de manière bruyante (les Britanniques ne sont plus concernés par la législation européenne) - met plutôt, à mon avis, la Commission européenne sur la sellette.

Un moratoire sans nuance

Je suis papa et grand-père, et j'ai aussi à cœur les intérêts de la postérité. Tout comme M. Frans Timmermans, qui a obtenu de la Commission européenne qu'elle déclare à l'unanimité et sans hésitation le moratoire sur les moteurs à combustion interne.

Médaille de la persévérance et de la saisie d'une opportunité. Fier de lui. Objectif atteint. La gestion du chaos généré et la recherche de solutions sont laissées à d'autres.

L'écologie ne doit pas devenir un suicide économique

En tant que grand-père, je m'engage également à préserver la prospérité en Europe. Et je lierais un moratoire sur les moteurs à combustion interne à un certain nombre de conditions:

  • Une unanimité mondiale sur son impact proportionnel sur la surproduction mondiale de CO2;
  • Une réponse à la question de savoir quel serait l'impact si les universités et les départements de développement étaient autorisés à poursuivre la recherche de moteurs à faible émission de CO2, qu'il s'agisse de carburants alternatifs ou non;
  • La volonté mondiale d'imposer la même mesure;
  • L'unanimité sur les nouveaux problèmes ainsi que sur l'impact climatique de l'histoire du tout VE.

Le moralisme comme produit d'exportation

Ce qui me préoccupe le plus, c'est que l'ensemble de la Commission européenne a suivi la pensée dogmatique verte de M. Timmermans et de ses semblables, sans tenir compte de l'impact économique pour l'Europe puisque seule l'Europe impose cette mesure.

Le bien-pensant surestime largement l'impact moralisateur qu'il pense avoir sur les autres blocs de pouvoir du monde.

Car l'issue des questions posées plus haut fluctue massivement en fonction de l'interprétation de la seule variable: combien de continents entrent dans cette logique dogmatique?

Tout ou rien, au bord du précipice

Il me semble que la Commission européenne avait besoin des Verts pour obtenir une majorité, et devait leur laisser la mobilité et l'énergie. Comme c'était le cas dans le précédent gouvernement belge.

Regardez où cela nous a menés dans le débat sur l'énergie. Toute l'Europe construit des centrales au thorium et la Belgique ferme ses centrales nucléaires parce que c'est ce que nous avons décidé il y a 25 ans. Ce faisant, la Belgique a abandonné sa position de leader dans le domaine de l'énergie nucléaire au profit d'un dogme vert.

Il en va de même pour le paysage de la mobilité en Europe. Les images idéales ne sont pas testées à l'aune des conséquences dans d'autres secteurs.

La science exige la liberté

Bien sûr, tous les groupes et secteurs (y compris l'automobile) qui ont dû investir pour faire du "tout électrique" une réalité poussent aujourd'hui des cris d'orfraie. Mais est-il sage de continuer à pousser vers l'abîme parce que l'on est dogmatiquement convaincu que le soleil y brille?

Soit dit en passant, je ne préconise pas de rejeter l'histoire des véhicules électriques. C'est une belle histoire, qui s'inscrit parfaitement dans le paysage de la mobilité. Parmi les autres options développées.

Permettre ou même promouvoir la recherche sur les alternatives, et le développement continu des moteurs à combustion, offre même des solutions aux problèmes qui affligent l'histoire du tout VE: la production et la distribution d'électricité, les matières premières, la production et le recyclage des batteries ... tous ces problèmes gigantesques deviennent plus petits, si l'on autorise également les alternatives.

La science en tant qu'indicateur

La science se nourrit d'une remise en question constante des réponses précédemment trouvées. Ce n'est pas le cas de l'histoire des véhicules électriques. Il s'agit d'une route empruntée, dont nous fermons toutes les issues. En fait, nous ne cherchons même plus à trouver d'autres routes.

Depuis quand le monopole est-il une bonne idée?

Toyota - si je ne me trompe pas, toujours le plus grand constructeur mondial - qui a toujours été à l'avant-garde de la quête des VE et des hybrides, a depuis longtemps abandonné la voie du tout VE.

Laisser le marché agir

Ma question aux dirigeants européens: incitez les constructeurs européens à rechercher librement des solutions de mobilité respectueuses de l'environnement. Selon toute vraisemblance, les réponses seront diverses. Aussi diverses que les différents modes de transport et les différents besoins.

Les constructeurs sont-ils motivés par le profit? Oui, évidemment. Nous vivons dans un système capitaliste. Mais c'est précisément la raison pour laquelle les esprits les plus brillants travaillent pour ces constructeurs. Le capitalisme signifie que le succès est récompensé.

Pour les constructeurs, il suffit de définir le contenu du terme 'succès' de manière à ce qu'il désigne les solutions les plus écologiques.

Les grands esprits doivent pouvoir penser et travailler. On les enferme pas dans une boîte avec une seule petite fenêtre.

L'Europe: leader technologique ou retardataire?

Dans d'autres parties du monde, les scientifiques et les techniciens explorent sans doute d'autres possibilités. En Europe, les budgets ne sont pas alloués à cette fin en raison du moratoire.

L'UE est donc à la traîne parce qu'elle est convaincue d'être en avance.

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