LES CARROSSERIES DOIVENT AMELIORER D'URGENCE LEUR FLUX DE TRAVAIL
Se battre afin de rester compétitif

LE FLUX DU TRAVAIL NE SE REGLE PAS SUR LA CHARGE DE TRAVAIL

Un exemple: un véhicule avec de petits dégâts se présente chez un réparateur conventionné. Actuellement, Les compagnies d'assurance favorisent les réparations 'smart'. Le réparateur effectue la réparation selon la méthode traditionnelle et planifie la réparation selon le schéma habituel. C’est-à-dire, réception du véhicule, démontage, préparation, peinture, séchage, remontage et livraison. Or, ce type de dégât étant dans ce cas-ci trop limité pour une procédure de réparation classique, le véhicule restera trop longtemps immobilisé par rapport à ce qui est nécessaire, de plus l'entreprise doit le plus souvent mettre un véhicule de remplacement à disposition du client durant la durée de la réparation.
On perd ainsi non seulement du rendement dans l’atelier, mais, aussi le coût de l’investissement engendré par le véhicule de remplacement.
L'exemple donné ci-dessus, reflète une situation existante vécue par une majorité d’entreprises de carrosserie, car environ 60% des réparations sont de petits dégâts, cependant, la plupart des entreprises travaillent encore avec une organisation de travail qui ne correspond pas à la charge de travail actuel. Une situation qui peut occasionner tôt ou tard un manque de productivité évidente.
Jacques Powis (Acoat Selected): "L'entreprise idéale devrait avoir non pas un flux de réparation, mais deux: un classique et un 'smart repair' ou 'one day repair'."
Acoat Selected est un groupement de réparateurs indépendants qui travaillent avec la marque Sikkens. Jacques Powis, manager Strategic Accounts, est content que le problème vienne sur la table: “C'est un sujet chaud chez Sikkens“, souligne-t-il. “Nous plaidons pour le concept 'one-day-repair'. Cela signifie que vous n'envoyez pas les petits dégâts dans le flux classique des dégâts, mais dans la zone adaptée 'All-in-One'. En d'autres mots, la voiture reste au même endroit pendant toute la durée de réparation. La multizone est aménagée de telle manière que la réparation totale peut y être effectuée. L'entreprise idéale devrait donc avoir non pas un flux de réparation, mais deux: un classique et un 'smart repair' ou 'one day repair'. Les entreprises qui font du travail plus spécialisé, devraient même avoir trois flux de dégâts. Cela peut sembler radical, mais c'est plus gérable que vous ne pouvez le penser. De plus, cela améliore fortement le rendement. Une amélioration dont nos entreprises ont plus que besoin pour survivre.“
CHAQUE ENTREPRISE A SON PROPRE FLUX DE TRAVAIL
Une multizone est une zone de préparation fortement améliorée où toutes les actions peuvent avoir lieu en une fois, sans devoir déplacer le véhicule. Dans ces zones, tout est prévu pour épargner du temps et de l'argent. Une entreprise avec assez de capacité a tout intérêt à aménager plusieurs multizones. Et pourtant, un tel espace avec plusieurs courants de travail n'est pas encore la solution complète, selon Christian Dedobbeleer, general manager chez Vip Tools.
“Aucune entreprise n'est identique“, estime-t-il. “Vous ne pouvez pas simplement déplacer le routing d'une entreprise A vers une entreprise B. Il y a de nombreux facteurs qui déterminent comment vous devez organiser une entreprise. Quelle charge de travail a l'entreprise? Quel espace peut-elle utiliser? Quelles spécialisations et quelles compétences a-t-elle ou voudrait-elle avoir? Nous devons aussi tenir compte des installations existantes et être prudents avec les investissements. Mais ce qui est crucial pour nous, c'est que le réparateur doit se défaire de l'idée désuète qu'un véhicule doit rester trois à quatre jours dans l'atelier. Il doit non seulement voir la nécessité du changement, mais il doit aussi savoir que cela demande une réception et un planning adaptés. Sinon, l'investissement est perdu d'avance.“
PLANNING ET RÉCEPTION FONT LA DIFFERENCE
Avec deux ou trois lignes d’intervention dans une entreprise, vous allez devoir planifié différemment. Mais un bon planning seul ne fera pas la différence. Le planning doit former un tandem entre la réception et l’atelier. Nico Bourgois d'Educam: “ C'est dès la réception que le dégât est 'estimé' et planifié suivant le type de dégât. Le réceptionniste doit donc être au courant des techniques de réparation et du planning de l’atelier pour bien pouvoir estimer où et quand le véhicule pourra être réparé. Le réceptionniste doit aussi pouvoir 'conseiller' le type de réparation proposée. Les clients ne sont souvent pas au courant de la technique de réparation et sont souvent méfiants. C'est pour cela qu'Educam propose des formations sur les réparations smart comme par exemple : ‘Comment conseiller le smart repair'. Cette formation permet aux participant de démarrer immédiatement.”
EVITER LES TEMPS D'ATTENTE
Les principales causes de perte de temps dans un atelier de carrosserie sont les temps d'arrêt. L'évaporation et le séchage prennent déjà beaucoup de temps dans une réparation classique. Dans le 'smart repair' ou 'one day repair', chaque minute compte. La règle est: plus la réparation est petite, plus l'impact des temps d’attente est grand.
Technologies UV et IR

"Je crois dur comme fer à la combinaison des UV et des IR", souligne Christian Dedobbeleer de Vip Tools. 'Il suffit de penser aux appreils combinés qui travaillent avec des UV A, une technique moins nocive que l'UV B et donc aussi plus adaptée à une utilisation dans la réparation. Les lampes UV sont de plus faites pour qu'il soit impossible de regarder directement dans la lumi!re. La combinaison des UV et des IR assure la disparition des temps d'arrêt et es selon moi la technologie de l'avenir."
Le smart repair, mais encore...

FLUX DE DOMMAGES CLASSIQUE

Recherche de collaborateurs polyvalents
La réparation traditionnelle était jusqu'à présent surtout orientée sur des tâches spécialisées. Chaque collaborateur avait sa propre fonction, du démontage à la préparation ou à la peinture. Dans l’atelier de carrosserie des années 2020, ce sera totalement différent. Il faudra tenir compte des équipements embarqués tels que ordinateurs de bord, caméra et quand il s'agira de smart repair, la voiture sera traitée de A à Z par un seul collaborateur. On parlera rarement de démontage. Mais davantage de PDR, spot repair et réparation de plastique, etc... Beaucoup d'entreprises sont ainsi à la recherche de collaborateurs ayant cette polyvalence unique. A défaut de ceux-ci, l’entreprise doit former ces collaborateurs en collaboration avec leur fournisseur et Educam.
QU'APPORTERA L'AVENIR?
Diagnostic informatisé
“Avec l'arrivée de véhicules autonomes qui notamment se garent seuls, le véhicule est désormais truffé de systèmes de sécurité et de caméras. Même un petit accrochage aura des conséquences sérieuses, estime Nico Bourgois dans sa vision des défis de l'avenir. ”Le boîtier d'airbag ne peut être réinitialisé qu’a l’aide d’un appareil de diagnostic, il y va de même pour les caméras et boitiers électroniques. Pour cela, il faut des spécialistes. Le diagnostic informatisé sera la nouvelle compétence au sein des ateliers de carrosseries. Un développement auquel Educam prend en ligne de mire et pour lequel il proposera prochainement des formations.”
Responsabilité des réparateurs
Les anecdotes sur des accidents de roulage avec des véhicules autonomes, soulignent la possible responsabilité qui pend au-dessus de la tête des réparateurs. Que se passera-t-il si un système de sécurité ne fonctionne pas correctement après une réparation? Qui sera responsable des dégâts? Il n'est pas impossible que chaque réparation débute et se termine désormais par un diagnostic informatisé.