LES GABARITS DE REDRESSEMENT PERMETTENT TOUTE REPARATION

Les limites sont plutôt financières que techniques

Chaque carrossier est parfois confronté à une carrosserie sérieusement endommagée. Pour une réparation correcte par exemple des dégâts sur l'aile ou lorsque la roue est en dessous, l'idéal consiste à utiliser les gabarits de redressement. Ici, des gabarits sont placés sur des points de fixation de la mécanique, au millimètre près. On est ainsi certain qu'après une réparation, la voiture a à nouveau les mêmes caractéristiques et propriétés qu'avant l'accident.

L'EXPERIENCE PRIME

La technique est en fait assez simple: tout le monde peut redresser avec des gabarits. Pour être sûrs qu'elle soit tout de même utilisée par des personnes compétentes, certains fabricants et distributeurs de gabarits organisent de temps en temps une journée de formation, lors de laquelle ils présentent les nouveaux modèles ou les nouvelles méthodes. L'expérience prime toutefois sur la connaissance: le système avec les gabarits n'est en soi pas un casse-tête et on ne peut pas rater son coup. Mais plus on l'utilise, plus on pourra effectuer une réparation rapidement et efficacement.

CHAQUE DOMMAGE PEUT ETRE REPARE

A l'heure actuelle, les gabarits permettent de réparer quasiment tout, si pas tout en matière de carrosserie. Le redressement avec des gabarits vient en fait à bout de chaque cas de dégradation, des dégradations plus petites aux cas proches de la perte totale. Même avec l'arrivée (récente) du high strength steel, une réparation est toujours possible. Il n'y a en principe pas de limites sur le plan technique pour la mesure selon laquelle on peut réparer une carrosserie. Un client subira même plutôt une perte totale 'financière' que technique; plus les dégâts sont lourds, plus la réparation reviendra cher. Il arrive dès lors qu'un client ne trouve plus opportun d'un point de vue financier de faire encore réparer la voiture, bien que cela soit tout à fait possible d'un point de vue technique.

Il vaut mieux être sûr ...

Il arrive (trop) souvent qu'en cas de dégâts légers, on ne pense pas de suite aux gabarits. Même ici, leur utilisation peut pourtant être rentable. En cas de dégâts légers, on part souvent du principe qu'il suffit de remplacer le capot, les ailes, les phares, le pare-chocs ... Jusqu'au moment où tout est monté et où on constate que tout n'est pas 100% correct. On redémonte ensuite tout, on place la voiture sur le banc (sur les quatre cales) et on tire à nouveau en espérant que cette fois, cela sera peut-être correct. Rien que le démontage et le remontage sont déjà souvent plus chers que l'utilisation de gabarits. A titre d'illustration: environ sept voitures sur dix refusées lors du 'contrôle après accident' sont de 'petits dégâts' pour lesquels l'utilisation de gabarits n'a pas été envisagée. La perte de temps et l'aspect financier sont hélas assez dramatiques pour le carrossier: il doit recommencer complètement la réparation (démonter, redresser, tout de même louer les gabarits, pulvériser, monter et repasser au contrôle) et le client garde la voiture de remplacement plus longtemps. Sans parler de la justification à fournir au client ...

Aussi pour le segment inférieur

Si on regarde quelles voitures sont surtout réparées, une chose ressort: ce ne sont pas par définition les voitures plus chères qui sont réparées le plus souvent. La plupart sont des voitures citadines ou familiales très ordinaires, comme les Citroën Berlingo, Dacia Sandero, Volkswagen Golf ou Renault Clio. Puis, il y a certes les 'classiques', comme les BMW série 3 et 5 ou la Mercedes classe E. Dacia est en particulier et cela en étonnera peut-être plus d'un une voiture populaire à réparer. Les pièces de rechange sont, en effet, très bon marché et il est dès lors souvent plus avantageux pour le carrossier comme pour le client de réparer la voiture au lieu d'en acheter une nouvelle.

GABARITS VERSUS SYSTEMES DE MESURE

Pour les réparations de la carrosserie, on oppose souvent la réparation avec des gabarits et celle avec un système de mesure. Ce n'est pourtant pas nécessaire. Pour les dégradations légères, on peut utiliser les deux techniques, mais en cas de lourdes dégradations, un système de mesure ne suffit pas. Lors du redressement avec des gabarits, certains points sont fixés et on tire uniquement aux points nécessaires: l'avantage, c'est que seuls ces points peuvent être déplacés. Les points fixés restent bien en place. Ce n'est pas le cas avec un système de mesure: comme tout est lié et en raison des propriétés intrinsèques du métal, la carrosserie 'réagira' à un autre endroit si on tire à un endroit en se pliant p.ex. dans un sens ou dans l'autre.

TOUT UNIVERSEL?

Aujourd'hui, le banc de redressement, les traverses, les tours et les axes sont déjà universels. L'avenir devrait, en toute logique, aussi amener des gabarits universels. Cela ne sera toutefois pas directement le cas. Les gabarits propres aux marques sont formés selon quatre paramètres spécifiques d'un certain modèle:

• la hauteur du point par rapport au banc de travail;

• la largeur;

• la longueur;

• l'inclinaison (dans certains cas).

Certains constructeurs automobiles assurent bien un fonctionnement plus universel, vu que plusieurs voitures sont construites sur une même plate-forme (au sein d'un certain groupe de marques automobiles). Certains gabarits vont sans problème sur chacun de ces modèles et la voiture se retrouve directement à la bonne hauteur, à la bonne longueur et centrée.

ASYMETRIE

Une tendance récente est source d'énervement et de frustration chez les carrossiers: certains modèles ne sont, en effet, pas symétriques. Cela vaut depuis longtemps pour les véhicules d'Opel, mais de plus en plus de modèles d'autres marques sont asymétriques:

• La Renault Twingo n'est symétrique en aucun point.

• La Kia Cee'd est symétrique partout, sauf en un point.

• La version berline de la Skoda Fabia est symétrique, mais la version break ne l'est pas, bien que seulement à l'arrière.

L'asymétrie est un phénomène qu'on ne peut pas connaître à l'avance: souvent, elle ne dépasse pas 3 mm et est donc invisible à l'œil nu. Mais elle peut aussi être extrême: jusqu'à 24 mm. On ne le sait hélas qu'en tombant dessus ... Un système de mesure permet de détecter de telles asymétries: il y a, en effet, une certaine fonction. Si vous déterminez un certain point et que la voiture est symétrique, le système indique automatiquement la deuxième mesure. Lorsque le système de mesure ne le faisait pas pour certains modèles, cela indiquait une asymétrie.

CONSEIL

Si vous envisagez d'acheter un système de redressement, veillez à pouvoir réparer tous les dégâts: dégâts légers à lourds, 4x4, camionnettes et même cabines de poids lourds. Vous ne savez, en effet, jamais ce qu'on vous amène.