PEAGE ROUTIER ...
RUBRIQUE - FERRE BEYENS, ANALYSTE/JOURNALISTE AUTOMOBILE
Les médias mainstream et les ONG en vie grâce à des subventions de l’Etat jouent volontiers la carte de l’alarmisme climatique. Ils veulent faire preuve d’‘intégrité’ mais se muent en réalité ainsi en opportunistes ordinaires dans la correction. Tout en levant un doigt accusateur, ils ignorent obstinément des chiffres et faits scientifiquement étayés. Toujours prompts aussi à adapter leur avis, leurs actes et leurs paroles dès qu’il y a un avantage lucratif à la clé. Et ce sont alors les organisations non gouvernementales ‘respectables’ qui doivent veiller, soutenues avec zèle par des médias dits sérieux, aux limites sociales, dans lesquelles tout débat doit être mené. Mais ce sont justement ces organisations qui se rendent, avec leurs dociles messagers de notre ‘quatrième impuissance’, démesurément coupables de mensonges et de semi-vérités. Elles noient, en revanche, les citoyens se respectant sous des montagnes d’‘informations connexes’. Avec le genre de ‘nouvelles’ devant avant tout empêcher le téléspectateur, l’auditeur et le lecteur de se forger leur propre opinion. Les informations diffusées par les médias suivant le mouvement sur le péage routier en préparation constituent un énième exemple. Les analyses citées, témoignant surtout d’une politique de l’autruche déphasée et émaillées d’opportunisme trivial, ne présentaient pas une once d’intégrité. Les flèches empoisonnées visent, avec un certain culot, la voiture et tout notre marché automobile.
“Le problème de bouchons n’est pas résolu par les taxes”
La société doit s’écologiser et vu que notre voiture est le pollueur par excellence – du moins selon une religion verte, les automobilistes sont de plus en plus comptés parmi le prolétariat fiscal. Pas besoin de nous convaincre, nous voyons bien que les routes sont de plus en plus congestionnées, que les problèmes de bouchons sont notre lot quotidien. Et maintenant que nos autorités vont s’attaquer efficacement aux bouchons, l’avenir nous sourit à nouveau. L’amélioration commencera par l’approbation d’une décision de principe (gouvernement flamand) avec laquelle nous, les automobilistes, nous verrons imposer une énième ‘taxe’ supplémentaire. Comme si ce prolétariat automobile fiscal ne savait pas que notre pays est confronté – outre les embouteillages – à un problème économique encore plus important: l’énorme pression fiscale et les taxations accablantes ou les taxes subtiles sur les prix de l’énergie et du carburant. Il ne faut donc plus calculer le prix au kilomètre pour les automobilistes. Ils le sentent au quotidien et devraient déjà rien que pour cela participer au débat mené à ce sujet. Par ailleurs, qu’est-ce que la voiture reçoit finalement en retour pour toutes ces taxes et les suivantes? Rien, niets, nichts, nothing, nihil, nada ... Pour quoi le prolétariat fiscal paie-t-il donc? Notamment pour des mesures climatologiques populistes, n’apportant rien à part un gouffre financier exceptionnel. Sauf si vous voulez croire les opportunistes gonflés d’intégrité. Et que font les médias mainstream? Ils profitent tranquillement du régime de subventions. Passer sous silence, dire des demi-vérités et des mensonges entiers, manipuler les faits et les chiffres, faire de la désinformation ...
La station-service est devenue un bureau des contributions, la facture d’énergie une feuille d’impôts et entre-temps, les autorités rêvent d’une réduction des embouteillages avec encore plus de péages. Le ’péage routier’ n’est par ailleurs pas une nouveauté. Le brave Belge paie aujourd’hui déjà de belles taxes au kilomètre. Les accises et la TVA s’élèvent déjà à 60% du prix du carburant. Chacun peut faire le calcul pour lui-même. En tenant compte aussi de la taxe de roulage annuelle, de la TVA sur les nouveaux véhicules, de la taxe de mise en circulation, de la taxe sur l’assurance, des amendes de stationnement et autres. Les redresseurs de torts évoqués plus haut, si intègres, ne le voient donc pas ou préfèrent détourner le regard. Dirk Gerard a déjà formulé ici quelques réflexions intéressantes concernant les futures taxes kilométriques. Il les a postées sur (la plate-forme d’information par ailleurs non subventionnée) Doorbraak.be. Il se demande notamment si les gens utilisant leur voiture sans ménagement peuvent être accusés de comportement indésirable. Car selon les mécanismes de pensée mainstream, l’utilisation de la voiture doit être sanctionnée en tant que comportement indésirable.
Des projets-pilotes antérieurs confirment ce que chacun sait déjà: des taxes supplémentaires ne résoudront pas le problème d’embouteillages. Les autorités tentent de calmer le jeu avec des promesses douteuses. Comme: une taxe kilométrique supplémentaire compensée avec des remises sur la taxe de roulage annuelle … A nouveau des promesses d’autorités promouvant d’abord le diesel comme carburant efficace et incitant chaque citoyen à couvrir son toit de panneaux solaires. Les mêmes autorités qui fustigent aujourd’hui ceux roulant au diesel. Les mêmes autorités qui imposent aux propriétaires de panneaux solaires une taxe ‘prosumer’ semblant prosaïque mais augmentant fortement et les obligeant à présent à confier le calcul de la consommation d’électricité à des compteurs intelligents avides d’argent. Dans quelle mesure peut-on encore avoir confiance en ces autorités? Permettront-elles un jour que les rentrées lucratives de la taxe de roulage annuelle soient diminuées ou même supprimées? La taxe kilométrique réduira-t-elle le problème d’embouteillages? Où sont les résultats du projet-pilote en 2014? Ils montraient exactement l’inverse de ce qu’on devait prouver et ont donc fini aux oubliettes. Parmi les participants au projet sélectionnés, 63% étaient par ailleurs contre et seulement 25% pour à la fin. Le trafic a certes diminué de 8% en ville mais d’à peine 2% sur l’autoroute. L’effet sur le problème des bouchons était quasiment nul.
Vu la valeur inestimable de la mobilité, les embouteillages induisent un surcoût énorme pour la société. Mais celui pensant y remédier en minant encore plus la voiture et tout le marché automobile avec des taxes se trompe vraiment. Il y a par ailleurs des alternatives plus efficaces. L’‘immobilité’ se transforme plus intelligemment en un avenir mobile plus prometteur. Mais ces solutions se heurtent aux idées endoctrinantes des opportunistes ordinaires. Eux qui ont tiré le débat des embouteillages complètement à eux et considèrent directement toute proposition ne cadrant pas avec la religion verte endoctrinante comme ‘incorrecte’. Dirk Gerard énumère déjà quelques propositions, auxquelles nous adhérons en tant que presse spécialisée. A savoir: l’exploitation plus efficace de l’infrastructure routière disponible, l’extension radicale de l’infrastructure actuelle et laissant à désirer sur le plan capacitif, des bandes d’heure de pointe supplémentaires, l’achèvement urgent des contournements d’Anvers, Bruxelles et Gand prévus depuis déjà des décennies, l’extension et la facilitation des transports en commun, la promotion du co-voiturage. Nous ajoutons que plus de trafic automobile a besoin de plus et non de moins de béton. Sauf si moins de béton donnait aussi droit à moins de fiscalité automobile … Pourquoi les hérauts de la ‘paix verte’ se sont-ils par ailleurs toujours opposés si vivement à ce béton supplémentaire? Pourquoi embrassent-ils aujourd’hui ce lobby du béton, leur pire ennemi? Encore des traces d’opportunisme trivial? Oui, parce que des masses de béton sont nécessaires pour renforcer les socles de centaines de ‘hacheuses d’oiseaux’ polluant l’horizon dites durables mais sur-subventionnées. Quelqu’un a-t-il déjà calculé combien de bandes d’heure de pointe supplémentaires pourraient être réalisées avec ce béton? Quel en serait l’impact réel sur les embouteillages?
Allô, est-ce qu’il y a quelqu’un??..