LE MENSONGE DIESEL REGNE
RUBRIQUE - FERRE BEYENS, ANALYSTE/JOURNALISTE AUTOMOBILE
Joseph Goebbels, ministre à l’éducation du peuple et à la propagande et dernier chancelier de l’Allemagne nazie, savait que le peuple acceptait vite comme vérité un mensonge souvent répété. Un certain A. Hitler a affirmé: “Plus le mensonge est grand, plus on y croit.” Aujourd’hui, ce mensonge semble être un lubrifiant social inévitable, LE moyen de communication efficace. Cees Hamelink, professeur émérite en communication internationale, a écrit en 2006 le livre ‘Regeert de leugen’ qui confronte le journaliste à un malaise. La politique, les influences commerciales, les spécialistes rusés du marketing et un peloton de porte-parole perfides ‘épurent’ notre minerai rédactionnel d’un certain réflexe critique. Taire des faits conduit au mensonge, les pouvoirs publics et les journalistes – affirme Hamelink – deviennent les plus grands producteurs de fausses nouvelles.
"La technologie a été et est trop expressement ignorée dans le debat sur le diesel"
Les journalistes auto ne constituent pas une exception. Du reste, où est resté leur réflexe critique lorsque la technologie diesel est tombée en disgrâce chez l’écologiste motivé par une passion religieuse? Dans cette religion qui qualifie de blasphème la critique, la relativisation ou la nuance? Où étaient ces scribes spécialisés pour infirmer les mensonges diesel engendrés par l’émopolitique? Les faits et chiffres étaient (et sont) disponibles et montrent que le mensonge diesel est utilisé comme lubrifiant social pour tromper le consommateur auto de façon professionnalisée.
La presse à sensation automobile complète travaille-t-elle pour les médias aveugles devant la technologique’? Pour les rédactions dans lesquelles le négationnisme doit l’emporter sur les faits et qui œuvrent activement dans la théologie antidiesel, ‘la dévotion pour l’essence’ ou aux alternatives au diesel, truffées d’anomalies et de contradictions et finalement plus néfastes que les dangers qu’on estime voir dans la technologie diesel. Ou n’osent-ils pas affûter leur plume sur ces contradictions? Sur le danger de devenir persona non grata, ‘Kaltgestelt’ en raison du monde de l’automobile converti à l’autoculpabilité latente? Car tant les journalistes que les constructeurs automobiles – certainement le genre qui se fait trop vite avoir pour ce qui est du développement du diesel – fédérations et clubs automobiles, sous-traitants, loueurs automobiles … tous ont été abusés par des mesures climatiques et écologiques politisées en dehors de toute logique technique. Une armée de consultants, de conseillers fiscaux, de mentors écologiques et sociaux, de juristes … aucun d’eux entravé par la moindre connaissance de la thermodynamique, dirige l’industrie automobile contemporaine. Un amalgame bigarré d’ignorance technique comme handicap insurmontable pour l’ingénieur moteur censé s’en tenir aux faits et lois (scientifiquement fondées) concrets. L’ingénieur enchaîné par des ‘dictats’ verts, si absurdes qu’ils ne peuvent pas être respectés d’un point de vue technique. Ou bel et bien, mais pas sans trafiquer le logiciel ...
Ou le gros des journalistes automobiles sont des analphabètes technologiques? Non, mais la grande majorité de la compagnie spécialisée qui délègue le plus souvent des rédactions des journaux, périodiques, sites internet, blogs, vlogs, chaînes tv et radios, étale un inquiétant vide technologique. Ou ceux qui fouillent la vérité technologique? Sans aucun doute ils ont le don de la parole, mais leur contenu (technique) est trop limité pour contraindre à la raison les fatalistes écologiques, toujours allergiques à la technique.
Le mensonge ‘diesel’ règne. Nous l’avions déjà écrit dans CarFix lorsque le professeur Hamelink écrivait encore (presque) le même titre sur son livre et dans lequel il affirmait que l’être humain, en dépit de tous les mensonges, reste de tous temps obsédé par la vérité.
Il n’en va pas autrement dans le discours diesel. Depuis déjà une décennie, CarFix veut et ose dès lors approcher – obsédé par la vérité technologique – la technologie diesel maudite. Ce qui, bien entendu, nous a mis à dos les bons samaritains– qui ont fait du ‘fini avec le diesel’ un objectif de premier plan. Sachez d’ores et déjà que l’offre d’information actuelle en appelle à moins d’influence populaire et bien plus de journalisme d’investigation. Du reste, chaque média ne doit pas rester aveuglé par l’omerta des instituts écologiques qui condamnent le diesel mais doivent tolérer en silence le travail des enfants dans le but de rendre réalisables leurs alternatives postulées ‘salvatrices’.
Le récit diesel ne se résume en effet pas à ce que nous entendons, voyons ou lisons dans des médias autoproclamés ‘de qualité’. Même les ‘technonerds’ détectent derrière cette façade écologique du discours ‘fini avec le diesel’ une ignorance intellectuelle. Simplement parce que la technologie a été et est encore ignorée trop expressément dans ce débat.