PETROLE ET TRANSITION ENERGETIQUE
RUBRIQUE - FERRE BEYENS, ANALYSTE/JOURNALISTE AUTOMOBILE
L’écologiste Kenneth E.F. Watt a prédit en 1970 que l’émission croissante d’azote (N2) filtrerait la lumière solaire de l’atmosphère et que la terre serait plongée irrévocablement dans une obscurité maussade à court terme. Comme d’autres académiciens, Kenneth Watt avait encore de mauvaises nouvelles pour les terriens. En effet, il a été chiffré que l’approvisionnement mondial en pétrole serait définitivement épuisé d’ici l’année 2020. Cette pénurie de pétrole ‘garantie’ par les milieux académiques, tout comme la plupart des scénarios catastrophe de cette époque, ne s’est pas produite. Or les académiciens n’ont pas tiré les leçons de ces échecs flagrants. Pire … A la gloire de la transition énergétique aujourd’hui prêchée, ils continuent d’abreuver l’homme de défaitisme et de tragédie maléfique imbécile.
“Les politiciens doivent écouter l’ingénieur. Pas l’inverse.”
Malgré la consommation d’énergie fortement accrue et près de deux décennies après que le monde tomberait (soi-disant) sans pétrole, nous disposons des plus grandes réserves de pétrole à ce jour. Les modèles informatiques, censés prouver ce qui doit être prouvé politiquement et stimuler des psychoses écologiques, n’étaient pas utilisés en 1970. Toutefois, l’histoire nous apprend que le ‘défaitisme’ académique de cette époque visait la même stratégie que les modèles climatiques aujourd’hui qualifiés de vérité. Il y a cinquante ans l’engouement a en effet germét autour de l’’énergie durable’ et la technologie s’est aussi heurtée aux griefs politiques basés sur l’étroitesse d’esprit écologique et le populisme sloganesque.
Watt et ses co-prophètes académiques ne savaient rien du craquage hydraulique en 1970 et étaient donc technologiquement inaptes à prédire la psychose de la pénurie de pétrole poignante. Les calculs d’approvisionnement qui ne mentionnent que des sources technologiquement et économiquement réalisables en 1970 ne sont qu’une tricherie (déjà à l’époque!) qui devait - semble-t-il aujourd’hui - dissimuler que l’énergie durable était une fable. Une histoire fantaisiste initiatrice d’un ‘big business’, qui enfle en une politique de gaspillage des subsides. Vingt ans après la fameuse année de pétrole ‘zéro’, l’humanité dispose du plus grand approvisionnement de son histoire. Les réserves de pétrole et de gaz américaines atteignent le plus haut niveau depuis 1972. En 2014, la production de pétrole aux USA excédait de 80% celle de 2008. Surtout grâce au craquage hydraulique (craquer l’huile de schiste). La Green River Formation au Colorado renferme la plus grande source de pétrole au monde, équivalente à 5,5 fois celle de toute l’Arabie Saoudite.
Le fait que les prix Nobel récompensent des idées géniales mais aussi des interprétations politiques est prouvé par le cas d’Al Gore. Au milieu des années nonante, il a anticipé l’orage quand il devint évident que la ‘pénurie de pétrole’ prédite était une invention qui ne profitait plus au harcèlement politico-écologique. Les combustibles fossiles et le CO2 étaient le nouveau poison qui devait accentuer l’appel à l’énergie renouvelable. Le réchauffement climatique, la fonte des glaciers et la montée du niveau des mers formaient le nouveau scénario funeste. Cette pensée défaitiste est aussi un échec. Et pas qu’un peu! Quoique la vérité sur ces échecs ne l’emporte pas (encore) sur les hypothèses climatiques inventées par Gore et ses adeptes richement subsidiés. Les modèles climatiques? Les modèles climatiques à court terme ne sont que des modèles météo; à moitié ou totalement non fiables. Particulièrement incertains et hypothétiques à plus long terme ...
La réalité technologique s’intègre difficilement dans la pensée unique écologique. Comment changer le climat? Par une utilisation encore plus économique de l’énergie? A moins que nous croyions aveuglément les chiffres, statistiques ou modèles informatiques ‘montrés’ par les spécialistes du climat politiques. A moins que nous soyons frappés par les pales du moulin (éolienne). Du reste, on devine que le principe d’économie créera plus de misère. Des études montrent que des actions climatiques irréfléchies peuvent accentuer la faim et le manque de nourriture, plus que le soi-disant changement climatique. Mais on entend ou lit peu à ce sujet des journalistes autoproclamés de qualité qui, dans toute leur ignorance technologique ou scientifique, porteurs de fausses nouvelles, poursuivent leur lavage de cerveau. Ils ne relèvent pas le caractère douteux des statistiques à motivation politique. N’était-ce pas Winston Churchill qui a déclaré qu’il ne croyait pas les statistiques qu’il n’avait pas falsifiées lui-même ...
Le docteur Gerard Bodifée a encore estimé récemment que les médias et l’objectivité restent un objectif louable quand il s’agit d’énergie. Le scientifique, astrophysicien, philosophe, publiciste et chroniqueur flamand a apporté une contribution intéressante. Néanmoins ce fut une rédaction digne de lecture … qui n’a jamais été publiée dans les journaux. En effet, ses raisonnements étayés n’étaient pas compatibles avec l’activisme écologique en vertu duquel ces mêmes journaux continuent de prêcher l’évangile de l’énergie durable. Bodifée avertit tous les monsieur-je-sais-tout et pourfendeurs d’énergie écologiques qui ont perdu le contact avec la réalité. “La politique d’économie induit une pénurie permanente, une hausse des prix et l’injustice sociale. L’économie ne résout rien dans un monde qui a besoin de plus d’énergie, pas moins. Nous ne devons pas restreindre l’énergie mais en produire plus. Il est grand temps que les politiciens écoutent l’ingénieur. Que la politique laisse parler l’ingénieur. Pas l’inverse.” En Allemagne, la politique a refusé d’écouter. Aujourd’hui la transition énergétique menace de devenir un échec total. Entre-temps la fable énergétique salutaire a coûté à nos voisins de l’Est un bon 580 milliards € de subsides.