Oui, les bancs de redressage restent utiles

La technologie et le fonctionnement des bancs de redressage sont relativement constants depuis des années. En s'appuyant sur ce qui existait dans les années pionnières de l'après-guerre, l'aspect technique est devenu plus efficace mais le principe n'a pas changé: veiller, après réparation d'un accident, à ce que la carrosserie du véhicule retrouve exactement ses côtes d'origine. Il est à noter que dans le domaine de la mesure tridimentionnelle, de nets progrès ont été réalisés. Toutefois, l'évolution du produit ne peut être dissociée de la réalité, à savoir que les voitures sont devenues plus complexes, ce qui a rendu le redressage plus difficile, notamment pour des raisons de sécurité.
Le principe des bancs de redressage n'a jamais changé: veiller à ce que la carosserie du véhicule retrouve son état d'origine au moment de la sortie de l'usine
différentes catégories
On peut distinguer différents types. Une première catégorie est celle des 'quick benches', des tables de redressage utilisées principalement pour les réparations n’affectants que peu ou pas la structure du véhicule. La seconde réunit les bancs de redressage et de calibrage. Certains sont mobiles, d'autres non. Il y a en a qui sont équipés d'un élévateur et d'un système de levage intérieur qui permettent un positionnement à la hauteur souhaitée, ce qui présente des avantages ergonomiques indéniables. En l'absence d'un tel système de levage, on utilise un pont deux colonnes ou un élévateur mobile pour positionner correctement le véhicule. Concernant les véhicules utilitaires, étant donnée la longueur de ceux-ci, on a vu apparaître une gamme distincte pour ces types de véhicule. En soi, elle n'est pas différente mais elle peut faire face à des dimensions plus importantes.

L'une des possibilités actuelles - qui était impensable autrefois - est la mesure rigoureuse d'un véhicule accidenté
Utiliser des gabarits
Une fois que le véhicule est positionné, on utilise des 'gabarits' (calibres). A l’aide d’un plan de montage, ceux-ci sont placés sur les points de référence qu’ils soient sur des éléments de la structure ou sur des points de fixation mécanique, à un endroit qui doit être précis au millimètre près. A partir de ces points, la carrosserie est redressée et calibrée jusqu'à ce qu'elle soit à nouveau dans les mêmes mesures que lorsque le véhicule a quitté l'usine. L'avantage de cette technique est que l'on peut procéder à un redressage et calibrage points par points. Seuls ces points calibrés sont solidarisés par vis entre le banc de redressage, le calibre et la carrosserie ou sur des éléments mécaniques tels que le berceau moteur; ces points solidement fixés restent bien en place lors du redressage des autres points à calibrer.
Ces gabarits peuvent être achetés ou loués. On préfère souvent la deuxième option. Chaque modèle à ses besoins spécifiques dans ce domaine. Il serait impossible de conserver un stock afin de pouvoir travailler sur chaque modèle à réparer. Cela nécessiterait un énorme investissement. Il existe également un système de gabarits universels. Pour savoir comment et où les placer, on s'aide également de plans de montage. Pour obtenir le plan adéquat pour une réparation donnée, il existe des formules d'abonnement.

Les gabarits doivent être placés exactement au bon endroit, avec une précision au millimètre près
Systèmes ADAS
Nous sommes à l'ère des systèmes Advanced Driver Assistance (ADAS). Des réparations de carrosserie mal exécutées peuvent avoir un effet négatif sur le (bon) fonctionnement de ces systèmes. Par exemple, si une caméra censée enregistrer une ligne blanche ne fonctionne pas sous le bon angle, cela peut non seulement fournir une image erronée mais aussi présenter un risque grave pour la sécurité. Autre exemple: une voiture dont la partie arrière n'a pas été correctement calibrée après un accident peut avoir tendance à dévier de la route. Des recherches montrent également que les accidents à faible vitesse peuvent avoir un effet sur la géométrie de la carrosserie. Cette vision progressiste contraste avec les hypothèses antérieures selon lesquelles ce n'était pas le cas. Ce sont ces tendances qui alimentent un nouvel objectif d'être des bancs de redressage et de leur utilisation.

L'avantage de cette technique est que vous ne tirez que sur les points où c'est nécessaire
Mesure des véhicules
Ce qui était impossible autrefois est maintenant possible. Mesurer, c'est savoir et l'évolution de la technologie permet d'effectuer une mesure tridimensionnelle. Souvent, c'est même devenu indispensable pour le diagnostic initial de la voiture. Ça aussi, c'est dû à la façon dont les véhicules ont évolué.
Car si, il y a vingt ans, on pouvait encore détecter à l'œil des 'plis' dans le châssis, les risques de passer à côté ont considérablement augmenté avec la conception actuelle des carrosseries, ainsi que l’utilisation des matériaux comme l'acier à haute résistance, l’aluminium. On imagine aisément les conséquences: des défauts cachés, un mauvais diagnostic et une réparation problématique. On voit dans la pratique que si l'on s'abstient de mesurer, on procède trop rapidement au remplacement de la pièce, sans être sûr qu'elle s'adaptera effectivement à la carrosserie (éventuellement) déformée.
La conséquence immédiate est non seulement une réparation mal effectuée mais aussi une grande perte de temps pour remettre les choses en ordre... Avec une mesure préalable, on sait immédiatement si tous les points de la carrosserie sont corrects. On obtient alors une réponse à la question pertinente de savoir s'il est nécessaire de calibrer la carrosserie avant de procéder à la reconstruction.
Des données correctes
Dans la pratique, les constructeurs demandent qu'aucune réparation ne soit effectuée sans mesure préalable. De même, les compagnies d’assurance veulent avoir des certitudes sur l'exactitude des réparations effectuées. Et ce n'est pas sans importance: une réparation mal exécutée peut entraîner une responsabilité. Un rapport de mesure, établi après la réalisation des travaux, est un bien utile en cas de discussion.
En ce qui concerne l'aspect pratique de la mesure: le rôle des constructeurs est crucial. C'est d'eux que doivent provenir les informations pertinentes. Ils mettent les modèles à disposition afin de pouvoir comparer le véhicule en question avec le véhicule dans l'état idéal. Cette fiche technique du véhicule est basée sur ce que l'on appelle le 'plan de base', qui comporte environ dix à douze points de mesure. Les ingénieurs de production de système de redressage et de mesure élaborent ensuite une feuille de mesure avec 150 points de mesure de la carrosserie et du châssis. Les points peuvent être identifiés de manière très détaillée, avec ou sans l'aide d'une photo.

Rentabilité des petits dommages
L'utilisation d'un banc de redressage avec gabarits est souvent associée à des gros dommages. Toutefois, leur utilisation peut également être économiquement rentable pour des dommages mineurs. Cette observation est indissociable du fait que, étant donné le prix des (grosses) réparations, un système de calibrage et de mesure de véhicule sera amorti plus rapidement. En ce qui concerne les dommages plus légers: il suffit de penser au fait que les problèmes d’ajustage, de montage et de démontage auraient pu être évités en utilisant d'abord des gabarits. En fin de compte, cela rend la réparation plus coûteuses et un nombre d’heures de travail plus importante que lorsqu'une mise au gabarit est utilisé. Il convient également de rappeler que sept voitures sur dix refusées lors de l'inspection automobile après accident sont des cas de dommages mineurs sans que l'utilisation d'un gabarit n'ait été envisagée. Les experts en la matière constatent donc que l'utilisation de gabarits évolue vers des dommages plus légers.
Merci à Carrosserie Service, EDUCAM et VB Tools