A ne pas sous-estimer
Essai routier de la BYD Seal RWD (82,5 kWh - 230 kW/313 ch)
Après les lancements rapprochés des modèles Han (berline du segment E), Tang (SUV du segment E), Atto 3 (SUV du segment C) et Dolphin (bicorps du segment C), BYD parvient à impressionner avec la Seal. Il s'agit d'une berline du segment D avec des performances électriques exaltantes et une manœuvrabilité intéressante. Une voiture qui permet au constructeur automobile qui affiche la croissance la plus rapide et qui est le plus grand fabricant mondial de véhicules à énergie nouvelle (NEV) d'inspirer un profond respect à tous les connaisseurs de voitures à la pointe de la technologie. Le groupe motopropulseur 8 en 1 déjà très complet, l'e-Platform 3.0, la technologie cell-to-body et, enfin, les batteries à lame sans cobalt développées en interne, font de la BYD Seal une autre voiture chinoise que ses concurrentes européennes et américaines ne doivent pas sous-estimer.

La Seal sera le cinquième modèle BYD sur le marché européen et, après la Dolphin, il s'agit du deuxième modèle BYD conçu selon un design inspiré de l'océan. Il se caractérise donc par des lignes ondulantes (des vagues) et un motif de gouttes d'eau. Un succès, en tout cas, puisque notre Seal a réussi à susciter plus de regards intéressés de la part des passants que d'autres modèles concurrents au design plus droit et plus anguleux.
S'agit-il d'une nouvelle Tesla? C'est ce qu'on nous a demandé à plusieurs reprises. Et cette question est assez compréhensible. Indépendamment du design inspiré de l'océan, il est indéniable que BYD a visé la partie du marché que Tesla domine avec la Model 3.

Deux versions, une seule capacité de batterie
La Seal est proposée avec un choix de deux groupes motopropulseurs et (pour l'instant) un seul stockage net d'énergie de 82,5 kWh. Une version avec une capacité de batterie de 64 kWh est en préparation. Notre modèle d'essai était propulsé par un seul moteur électrique (230 kW/313 ch) placé entre les roues arrière.
La Seal sera également disponible avec un moteur électrique sur les essieux avant et arrière, ce qui lui permettra de fonctionner comme une variante à traction intégrale, avec une puissance de 390 kW/530 ch. Ces chiffres montrent déjà clairement que même en tant que véhicule d'essai moins puissant à propulsion arrière, la Seal offre plus qu'assez de puissance pour atteindre un niveau supérieur à celui de la plupart de ses concurrents comparables.

Concurrence
En terme de concurrence, il serait erroné de comparer la Seal uniquement avec d'autres nouveaux venus chinois. C'est pourquoi nous préférons - comme BYD aime également le faire - la placer aux côtés de la Model 3 de Tesla. Si cette dernière est légèrement moins chère, consomme moins d'énergie et se recharge plus rapidement, son autonomie est plus faible, elle est moins puissante et accélère moins vite.
La BMW i4 eDrive 35 peut également être considérée comme une concurrente; bien qu'elle soit plus chère, qu'elle ait une autonomie plus courte et qu'elle accélère tout aussi rapidement, elle consomme un peu plus d'énergie et se recharge plus vite. La Polestar 2 est légèrement moins chère, n'a pas une autonomie aussi grande, a une consommation d'énergie aussi favorable, est plus lente au démarrage mais se recharge plus vite.
Et qu'en est-il de la Cupra Born (170 kW)? Bien qu'elle soit plus chère, plus lente, qu'elle ait une autonomie plus courte et une consommation d'énergie plus élevée, elle recharge plus rapidement sa batterie de 77 kWh.

Batteries sans cobalt développées en interne et cell-to-body
Comme l'Atto 3 et la Dolphin, la Seal fait un usage judicieux de l'e-Platform 3.0 de BYD, spécialement conçue et flexible, à des fins d'électrification complète. Cependant, ce modèle Seal est le premier véhicule à mettre en œuvre la technologie Cell-to-Body (CTB) de BYD. Cela signifie que la batterie est incorporée dans la structure du véhicule.
Ici, la partie supérieure du bloc-batterie est intégrée dans la structure du plancher. Ce faisant, une composition en sandwich est formée avec la couche supérieure de la batterie à lame. Cette architecture (CTB) se caractérise par des textures en aluminium en forme de nid d'abeille.
Selon BYD, tout cela a permis d'obtenir une rigidité torsionnelle (de la carrosserie) de 40.500 Nm/degré. Cela favorise la tenue de route et permet d'abaisser le plancher de 15 mm grâce à la technologie CTB. Outre la rigidité torsionnelle accrue, la technologie CTB permet également d'augmenter l'espace intérieur et d'abaisser le centre de gravité.

Le stockage d'énergie de la Seal consiste également en une batterie à lame développée en interne. Celle-ci utilise des cathodes en phosphate de fer lithié (LFP). Par rapport aux cathodes conventionnelles des batteries lithium-ion, celles-ci offrent non seulement un avantage en termes de sécurité, mais elles sont également exemptes de cobalt, une cause de problèmes éthiques et environnementaux dans l'exploitation minière.
En outre, ces batteries présentent une meilleure stabilité thermique, sont moins sensibles aux fluctuations de température et supportent davantage de cycles de charge et de décharge avec une perte de capacité minimale. Enfin, la batterie à lame a passé avec succès les tests de pénétration des clous. Autre point important: la BYD Seal est équipée de série d'une pompe à chaleur à haut rendement.

Des détails esthétiques uniques
Comparé à d'autres marques chinoises (mais pas seulement!), l'intérieur de la Seal montre une utilisation plus correcte des matériaux et un niveau de finition superbe. Nous avions également constaté ça sur la Dolphin: des détails esthétiques uniques qui diffèrent grandement de ce que nous avons vu sur les BYD précédentes.
Toutefois, le modèle reste fidèle au grand écran d'infodivertissement situé au centre du tableau de bord, qui peut être pivoté du mode paysage au mode portrait, ou vice versa. L'écran rotatif a donc été conservé et complété par de nouveaux détails réussis, tels que le levier de vitesse en cristal et le chargeur à double induction pour les smartphones, très pratique lorsque le conducteur et le passager oublient de recharger leur téléphone.
Infotainment et ADASLa BYD Seal est équipée d'une connectivité 4G et peut recevoir des mises à jour OTA (over-the-air). Le modèle dispose également d'un écran rotatif de 15,6 pouces, de la commande vocale et de l'intégration de smartphone via Android Auto ou Apple CarPlay. Outre le tableau de bord de 10,25 pouces, chaque Seal est équipée d'un système audio Dynaudio Performance, avec notamment 12 haut-parleurs. L'équipement d'aide à la conduite ADAS est également complet, avec notamment l'alerte de collision avant, le freinage automatique d'urgence, l'alerte de collision arrière, l'alerte de trafic transversal arrière et le freinage de trafic transversal arrière, l'assistance au maintien de la voie, l'assistance au changement de voie et le maintien de la voie en cas d'urgence. Il est également équipé du régulateur de vitesse adaptatif et du régulateur de vitesse intelligent, d'une caméra panoramique à 360°, de la détection des angles morts, de l'ESP, de l'antipatinage, du contrôle de descente, du maintien automatique du véhicule, de l'information intelligente sur les limites de vitesse et du contrôle intelligent des limites de vitesse.
Moins pratiques - mais certainement esthétiques - sont les grilles de ventilation, réparties sur toute la largeur du tableau de bord, qui ne peuvent être ouvertes ou fermées que par l'intermédiaire de l'écran multimédia. Il faut pour cela naviguer dans des choix de menu de plus en plus nombreux et complexes. En l'occurrence, via le menu de climatisation, qui est difficile à trouver et détourne inévitablement l'attention de la route pendant la conduite.
Le réglage du flux d'air vers l'intérieur ne serait-il pas plus simple avec un curseur? Malheureusement, il en va de même pour le réglage - ou plutôt la désactivation - de certaines aides à la conduite et/ou autres signaux d'alerte irritants. En effet, il faut répéter l'opération à chaque redémarrage.

Comportement de conduite
L'architecture du véhicule, basée sur l'e-Platform 3.0 et combinée à la stratégie cell-to-body appliquée ici pour la première fois, est très perceptible pendant la conduite. En outre, la Seal est la première BYD à disposer d'une suspension indépendante, avec des doubles triangles à l'avant et un guidage des roues à cinq bras à l'arrière.
Le centre de gravité bas, associé à une rigidité en torsion rare pour cette catégorie de voiture, garantit une excellente maniabilité, une stabilité supérieure en ligne droite et un contrôle parfait du véhicule.
La rigidité torsionnelle garantit également que le silence dans l'habitacle de la Seal atteint un niveau de confort jusqu'à présent réservé à des voitures électriques beaucoup plus chères. Ce silence est également dû en partie au double vitrage feuilleté des portes avant.

La tenue de route, la maîtrise du véhicule et l'habitacle remarquablement silencieux prouvent que la concurrence ne doit pas sous-estimer BYD en général, ni cette Seal en particulier. Ce sont des attributs qui permettent à BYD de se proclamer comme le constructeur chinois qui évolue le plus rapidement et qui est sans doute le meilleur à l'heure actuelle. BYD s'est également rapidement imposé comme un constructeur pouvant construire des voitures capables d'égaler, voire de dépasser, les normes de confort élevées des modèles construits par des constructeurs expérimentés.
Ceux qui pensent que 313 ch ne suffisent pas à amener la Seal en douceur à sa vitesse de pointe limitée devraient prendre le temps de consulter la fiche technique qui l'accompagne. Même dans sa version la moins puissante, la Seal accélère efficacement.
De plus, cette berline bien équipée à propulsion arrière - contrairement aux voitures à traction avant dotées d'une grande puissance - transmet plus efficacement la puissance sur le bitume. Même en tant que modèle à propulsion arrière, cette Seal ne part que rarement en survirage, ce qui était prévisible compte tenu des références précédentes à la rigidité du châssis et au guidage des roues.

Conclusion
Cette Seal présente une dynamique de conduite très favorable. D'un autre côté, c'est aussi l'une des berlines les plus confortables de sa catégorie. Le moteur électrique silencieux situé entre les roues arrière combine les avantages sonores propres à la rigidité extraordinaire de la plateforme, complétés par des mesures d'insonorisation supplémentaires.
Ce n'est donc pas seulement en termes de caractéristiques de conduite, de rigidité de plateforme et de confort de conduite que BYD apporte ici un exemple fort de la capacité technologique d'une voiture de haut niveau. Le constructeur chinois obtient également des résultats surprenants en termes de prix, de consommation d'énergie et d'autonomie (voir la fiche technique). Des temps de charge plus rapides ne seraient toutefois pas superflus avec cette BYD.
Par ailleurs, si vous regrettez que BYD ait combiné toutes ces caractéristiques favorables avec une berline sportive et aérodynamique - un style de carrosserie qui devrait céder la place à la tendance dominante des SUV dans nos régions - consolez-vous: le Seal U, un SUV du segment D doté de toute cette technologie électrique avancée de BYD, est déjà chez les concessionnaires BYD...