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Une infrastructure insuffisante

RUBRIQUE – FERRE BEYENS, ANALYSTE/JOURNALISTE AUTOMOBILE

Ferre BeyensEn refusant la tendance électrique, on ne se fait pas que des amis. Les interventions vides des fanatiques du climat secouent rarement le paysage médiatique. Pourtant, les médias ont choisi le camp des écolos et autres défenseurs du climat à qui ont laisse librement démêler le vrai du faux. L'enthousiasme pour la batterie pourrait ainsi provoquer une forme de cécité sélective. Nous avons pourtant mis en lumière les conséquences perverses de l'électrification automobile de masse. Nous avons annoncé le risque de pénurie inévitable d'énergie électrique (durable), en attirant constamment l'attention sur une infrastructure de charge insuffisante. Et nous ne nous sommes pas fait que des amis. Des propos injustifiés, selon les derniers rapports ...

“Les objectifs climatiques insensés génèrent de graves troubles économiques et énergétiques habilement dissimulés”

Une ‘évolution‘ portée par l’euphorie, qui fait oublier les ravages techniques dus au CO2 dans les médias classiques. En 2017, pour la première fois depuis 2009, on a vendu plus de voitures à essence que de diesels dans l'UE. Entre-temps, les ventes de voitures électriques et partiellement électriques ont dépassé les ventes de diesel. Une évolution presque extatique louée par les médias. Et qui a osé dire qu'en 2017, les émissions moyennes de CO2 des nouvelles voitures ont à nouveau augmenté pour la première fois (+0,3%)? Et qu’en 2019, pour la troisième année consécutive, les nouvelles voitures ont produit plus de CO2 (+1,8%)? Que, par ailleurs, les émissions de CO2 des nouvelles camionnettes ont augmenté en 2018 (+1,2%) et 2019 (+0,4%), alors qu'entre 2012 et 2017, elles avaient diminué de plus de 13%? Que cette augmentation découle en direct du doublement des ventes de modèles essence, y compris dans les camionnettes (de 41.208 en 2017 à 81.277 en 2018)? On ne retrouve aucun de ces chiffres chez les antidiesel. Il s'agissait de constatations jugées ‘différentes‘ volontairement oubliées dans des rapports façon Pravda.

Les chevaliers écolo continuent d'inspirer la politique – sous réserve de subventions substantielles, bien sûr – visant à mener des recherches scientifiques sur la (leur) vérité. Les rapports basés sur la pratique montrent que tout l'air brassé dans le vide par l'‘électrothérapie‘ conduit la société à sa perte énergétique. Les journalistes se retrouvent noyés sous les webinaires et autres e-conférences dans ce contexte de pandémie. Il n'est pas rare que des gens essaient de nous endoctriner avec des analyses approfondies, enivrantes et quasi mystiques sur le CO2. Les énormes troubles économiques et énergétiques que leurs objectifs insensés en matière de CO2 et de climat provoquent inévitablement sont habilement dissimulés. La moindre critique est qualifiée d’ingérence irresponsable. Pourquoi s'étonner alors que le dernier rapport de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) ne reçoive que peu ou pas d'attention de la part des grands médias? Voilà qui démontre le manque criant de sens de la norme du monde journalistique. Un rapport qui montre d’ailleurs que notre Europe verte et salutaire – surtout maintenant que la voiture électrique a supplanté le diesel – se retrouve avec une infrastructure de charge ridiculement insuffisante. Sans oublier que, même si nous disposions d’assez de stations de recharge, il resterait encore à trouver le moyen de produire de manière durable assez d'e-énergie pour alimenter un tel réseau.

Making the Transition to Zero-Emission Mobility’, l'étude annuelle de l'ACEA sur la disponibilité des infrastructures de recharge, montre que les ventes de voitures électriques rechargeables dans l'UE ont augmenté de 110% au cours des trois dernières années. Par contre, le fait qu'au cours de cette période, le nombre de points de recharge n'ait pas augmenté de manière proportionnelle est nettement moins encourageant, puisqu'on en dénombre à peine 200.000. Autrement dit, l'investissement public dans les infrastructures de recharge n'a pas suivi le rythme des investissements que les constructeurs automobiles ont déjà dû (et devront encore) consentir afin de soutenir l'électrothérapie.

Selon la Commission européenne, il faudrait au moins 2,8 millions de points de charge d'ici 2030. Soit 14 fois le nombre de bornes actuel en 10 ans à peine. Mais supposons que cette croissance explosive se concrétise. Quid de l'approvisionnement en énergie? Dans une entreprise moins attentive à sa consommation, il faudra pourtant alimenter sans cesse en énergie une flotte de voitures à batterie gourmandes. Depuis un réseau électrique qui menace déjà de s'effondrer (en plusieurs endroits). Parmi les points de charge (UE) disponibles aujourd'hui (199.825), plus de 25% se trouvent aux Pays-Bas (50.824) et 20% (39.900) en Allemagne. Deux nations inspirées par l'énergie éolienne et solaire. Et si l'on veut être sûr que nous pourrons toujours allumer la lumière, il faudra soutenir une e-production (supplémentaire) ou une importation d'électricité (pas toujours durable alors) moins émettrice de CO2. Car il s'agit aussi de deux ’exemples’ d'énergie qui veulent interdire l'énergie nucléaire qui ne produit pourtant pas de CO2. On redoute déjà à l'heure actuelle une pénurie d'énergie. Avant même une réelle explosion de l’e-mobilité. Mais selon des ’spécialistes’ du parti écolo Groen, très objectifs, cette pénurie ne devrait pas être un problème. Surtout pas après qu'un ministre de l'Energie (Groen) à peine élu a déclaré: ”L'énergie ne doit pas être perçue comme un problème qui nous plongerait dans le noir.” L'incompétence totale dans une seule phrase ...

Seule 1 borne sur 7 (UE) permet une charge rapide. Moins de 29.000 bornes en Europe sont des bornes de recharge rapide d'une capacité de ≥ 22 kW. Les points de charge de moins de 22 kW représentent la grande majorité (171.239). Notez aussi que la plupart des bornes non rapides incluses dans les statistiques de l'UE sont de simples prises électriques. Des prises de faible capacité, pas du tout adaptées pour recharger une voiture électrique à une vitesse acceptable.

La Commission européenne est invitée à réviser d'urgence les directives en la matière. Le rapport de l'ACEA est on ne peut plus clair. Il est grand temps que les autorités écoutent l'ingénieur spécialisé dans les infrastructures de charge et l'approvisionnement (durable) en énergie des véhicules à batterie. Il est également grand temps que la politique ne décrive plus les conclusions factuelles comme une ingérence irresponsable. Suite à ce rapport, l'ACEA demande à la Commission de revoir la directive ’sur le déploiement d'une infrastructure pour carburants alternatifs’. Pour en accélérer le processus, mais aussi pour poursuivre un objectif clair et contraignant dans tous les Etats membres de l'UE. 

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Écrit par Ferre Beyens
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